Harold M. Best est un musicien, compositeur, et a été durant plus de 25 ans le doyen du Conservatoire de Musique de l’Université Wheaton College. Il est l’auteur de deux livres particulièrement importants: Music through the Eyes of Faith (La musique à travers le regard de la foi) en 1993 et Unceasing Worship (Une adoration sans fin) en 2003.
Best explique les trois postures des artistes chrétiens, dans son étude « Arts et Christianisme », par une triade de recommandations qui m’ont aidé dans ma compréhension.
Il y a ces artistes chrétiens appelés à produire de l’art avec une liturgie accessible et simple. C’est de l’art qui sait s’humilier, pour laver les pieds de Christ et des membres de l’Église, au point que l’art devient partie intégrante d’une synthèse globale, au service de la Parole, en vue d’une louange solide et populaire.
L’art pour l’Église ne signifie pas juste de l’art fait en particulier pour être utilisé au sein de la louange mais pour l’Église, pour chaque membre, en tout lieu et tout temps, dans une louange continuelle.
La première catégorie va jusqu’à comprendre aussi la musique en dehors de l’Église, comme les concerts de musique chrétienne et les radios chrétiennes.
Voici l’art fait pour les non-convertis. L’artiste chrétien sort alors pour s’exposer à la culture « comme un “envahisseur” prophétique et franc », tellement chargé de créativité que cette dernière va percer dans le monde et atteindre le sommet de l’originalité imaginative, avec l’espoir qu’un tel art puisse contribuer à faire bouger un peu les choses.
[Les chrétiens] devraient avoir une approche beaucoup plus au goût du jour pour ce qu’ils font en public, au lieu de répliquer ou dupliquer ce qu’on expérimente habituellement dans la louange populaire.
De la même manière que l’Église produit de la musique pour les non-convertis, le monde produit de la musique qui vise les chrétiens. L’inévitable réalité ne nous pousse pas à battre en retraite, mais à engager frontalement et de façon chrétienne cette culture afin d’apprendre des non-chrétiens et de savoir apprécier l’art, « pour apprendre, pour copier, pour s’adapter, pour paraphraser, pour rejeter, pour débattre, et par-dessus tout, pour comprendre la différence entre le contenu et l’intention ». On ne cesse de débattre sur l’intention des œuvres d’art à travers le monde, tout en célébrant et en apprenant des produits artistiques eux-mêmes.*
Les chrétiens ne devraient pas baigner dans la musique chrétienne à longueur de temps, ils devraient se plonger dans tous types de musique, car c’est leur responsabilité d’entrer dans la dernière partie de cette triade de conseils.
À vrai dire, l’auteur a partagé qu’il est « un peu fatigué des chrétiens accrochés à leur radio chrétienne à longueur de temps, quand ils devraient chercher à comprendre ce que le monde pense, dit, chante et promeut! »
L’art pour l’Église, l’art de l’Église, l’art auquel l’Église fait face – une triade utile pour nous aider à distinguer les différentes formes que prend l’art, et comment les chrétiens devraient réagir avec chacune de ces formes.
*La neutralité de n’importe quelle forme d’art qu’on suppose ici défendue par H.M. Best a été remise en question par Ken Myers dans “Music and Meaning: Some Forms Are Better than Others,” 9marks.org (23 avril 2014).
Sources:
• Harold Best, “Arts and Christianity” sojournchurch.com (MP3). • Harold Best, échanges d’emails avec l’auteur (25 mai 2016).
Article traduit avec autorisation. Merci à Yann Kempf pour la traduction.
webinaire
Comment avoir une vision biblique du monde et de la culture?
Découvre le replay du webinaire de Raphaël Charrier et Matthieu Giralt (Memento Mori) enregistré le 24 octobre 2018.
Orateurs
M. Giralt et R. Charrier