Vous êtes-vous déjà demandé comment sera l'état éternel? Pensez-vous qu'il s'agisse d'un sujet important à explorer? Les auteurs du Credo l'ont certainement pensé. Et ils ont choisi que cette confession de foi commence au tout début, avec la création, ou plutôt avec le Créateur, et qu'elle se conclue avec la vie éternelle. En ce sens, elle suit l'exemple du canon des Écritures. La Bible commence avec Dieu faisant tout à partir de rien, et elle se termine avec Dieu faisant toute chose nouvelle (Ap 21.5). La Bible ne donne pas une image claire de tout ce qu'implique la vie éternelle. Mais nous savons certaines choses:
Notre croyance en la vie éternelle n’est pas une béquille pour aider les faibles à traverser les épreuves de la vie. C’est ce à quoi nous sommes destinés. Ecclésiaste 3.11 nous dit que Dieu a mis l’éternité dans le cœur de l’homme.
En effet, au commencement, Dieu a créé Adam et Ève pour qu’ils vivent en communion avec lui pour toujours. La rébellion de nos premiers parents a changé cela en introduisant la mort dans le monde, mais elle n’a pas annulé le plan de Dieu pour l’humanité. Parce qu’en tant que porteurs de son image, nous avons été conçus par notre Créateur pour bien plus que cette vie mortelle, et en son temps, il a fourni un moyen de défaire ce qui a été fait dans le jardin.
L’un des thèmes majeurs de l’Évangile selon Jean est la vie éternelle, et lorsqu’il en parle, Jean utilise systématiquement le présent (Jn 17.3; 3.16; 1 Jn 5.13). Jean n’écrit pas « ceci sera la vie éternelle », ni « …aura la vie éternelle ». Il écrit plutôt: « Ceci est la vie éternelle » et « …ont la vie éternelle ». Dès le moment où nous mettons notre confiance en Christ seul pour le salut, la vie éternelle commence.
Dans le même ordre d’idées, étant donné que la vie éternelle commence maintenant, les Écritures mettent l’accent sur la communion avec Christ. Oui, nous serons également réunis avec les êtres chers qui sont partis rejoindre le Seigneur avant nous. Mais notre plus grand désir n’est pas simplement une réunion de famille, mais plutôt d’être enveloppés dans l’Épouse de Christ afin d’être unis à notre Époux lors du repas de noces de l’Agneau (Ap 19.6-10).
Certains non-croyants peuvent nous accuser d’évasion à cause de notre vision de la vie après la mort. Ligon Duncan répond bien à cette préoccupation:
Pour le vrai croyant, Jésus n’est pas seulement un moyen de parvenir à une fin. Il n’est pas votre mécanisme de transport hors de ce monde. Il n’est pas seulement le moyen de vivre éternellement, mais Il est la raison pour laquelle vous voulez vivre éternellement. Il est celui avec lequel vous voulez être en communion pour l’éternité. Il est la vie éternelle.
Tout le monde vivra éternellement, les justes et les injustes, les justifiés et les condamnés. Mais seuls les saints connaîtront ce que la Bible appelle la vie éternelle. Pour ceux qui rejettent l’œuvre expiatoire de Christ sur la croix, l’Écriture parle de l’opprobre, de la honte éternelle (Dn 12.2), de châtiment éternel (Mt 25.46) et de jugement dans l’étang de feu qui brûle aux siècles des siècles (Ap 20.15).
Apocalypse 21 et 22 nous brosse un portrait de tout ce qui n’existera pas dans l’éternité:
Dans Matthieu 22, les sadducéens tentent de discréditer Jésus en lui posant une question à laquelle ils pensent qu’il ne pourra pas répondre. Ils créent un scénario dans lequel sept frères sont tous mariés à la même femme sans enfant. Ils demandent ensuite lequel des sept frères aura la femme à la résurrection. Jésus les réduit au silence avec sa réponse, qui commence par cette déclaration.
Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. (Mt 22.30)
Pour ceux d’entre vous qui sont mariés, cela peut être difficile à imaginer. Mais les réflexions de C.S. Lewis sur cette question sont utiles. Il parle spécifiquement du sexe, mais cela s’applique à toute l’intimité partagée dans le mariage:
La lettre et l’esprit des Écritures, et de tout Christianisme, nous interdisent de supposer que la vie dans la nouvelle création sera une vie sexuelle; et cela réduit notre imagination aux alternatives flétries soit de corps qui sont à peine reconnaissables comme des corps humains, soit d’un jeûne perpétuel. En ce qui concerne le jeûne, je pense que notre perspective actuelle pourrait ressembler à celle d’un petit garçon qui, lorsqu’on lui dit que l’acte sexuel est le plaisir corporel le plus élevé, devrait immédiatement demander si l’on mange des chocolats en même temps. En recevant la réponse « non », il pourrait considérer l’absence de chocolats comme la principale caractéristique de la sexualité. En vain lui répondrez-vous que si les amoureux dans leur extase ne se soucient pas des chocolats, c’est parce qu’ils trouvent quelque chose de mieux à imaginer. Le garçon ne connaît que le chocolat, sans connaître l’exclusivité de l’autre chose.(Il ne connaît pas la chose positive qui l’exclut). Nous sommes dans la même situation. Nous connaissons la vie sexuelle; nous ne connaissons pas, sauf par aperçus, l’autre chose qui, au Ciel, ne lui laissera aucune place.
Il y aura un mariage spirituel glorieux vers lequel tous les mariages physiques ont été conçus, le mariage de Jésus-Christ avec son Épouse, l’Église! Nous ferons tous partie du même mariage pour toujours. Et c’est quelque chose que nous attendons tous avec beaucoup de joie et d’impatience.
Cette vision de l’eschatologie ne se limite pas à Apocalypse 21 et 22, car nous retrouvons cette image tout au long de l’Ancien Testament, et plus particulièrement dans Esaïe 65.17-19, 66.22. Et l’apôtre Pierre y fait également référence dans 2 Pierre 3.13:
Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera.
Donc, contrairement à la croyance populaire, nous ne resterons pas au ciel pour toujours. Le ciel est un lieu intermédiaire où les saints décédés attendent la résurrection.
Beaucoup se demandent ce que nous ferons pour l’éternité. Qu’est-ce qui pourrait être si intéressant pour que nous prenions plaisir à le faire pour toujours? Ne nous ennuierons-nous pas? Nos anciennes vies sur terre ne nous manqueront-elles pas? Pour répondre à cette question, je veux partager une illustration. Il y a plusieurs années, lors d’un voyage de retour d’Afrique de l’Est vers les États-Unis, j’ai été accidentellement surclassée en première classe. C’était un très long vol, et le luxe du service de première classe était incroyable! Pas une seule fois je ne me suis dit: « Les sièges exigus et la nourriture médiocre qu’ils servent en classe économique me manquent. » Il en sera de même au paradis. Notre réalité dépassera tout ce que nous avons connu dans cette vie, de sorte que nous ne donnerons pas à cette vie actuelle une seconde pensée!
Dans Luc 23.43, Jésus a dit au voleur sur la croix: « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. » En grec, le mot « paradis » peut aussi être traduit par « parc » ou « jardin ». Pensez au plus beau parc que vous ayez jamais visité. Est-ce que cela ressemble à un endroit ennuyeux? Et ce n’est pas le seul endroit où les Écritures parlent de l’éternité en ces termes. Apocalypse 2.7 dit,
À celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.
Si ce verset vous semble familier, c’est parce qu’il nous ramène à Genèse 1 et 2. Ainsi, nous voyons un retour au plan originel de Dieu pour l’humanité: la communion avec lui dans le jardin de Dieu. Mais celui-ci sera différent et mieux que l’Éden, car l’arbre de vie s’y trouvera, mais pas l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Cet arbre avait été placé dans le jardin pour tester Adam et Ève. Un test qu’ils ont échoué, mais Christ, le deuxième Adam, a passé le test en devenant pour nous une malédiction sur l’arbre (Ga 3.13).
Un autre élément du plan de Dieu dans le jardin était que l’humanité travaille et s’occupe du jardin (Gn 2.15). De cette façon, ils pouvaient à la fois adorer et servir le Seigneur. Ainsi, si vous vous êtes déjà demandé si vous aurez à travailler, à pratiquer des hobbies ou des sports, à apprécier l’art, la musique ou la cuisine dans la nouvelle création, de nombreux commentateurs pensent que toute activité ou service que nous pouvons apprécier pour la gloire de Dieu sera également possible dans cette nouvelle création. Et puisque notre maison éternelle comprend à la fois un jardin et une ville, il y aura quelque chose à apprécier pour tout le monde, amateurs de la campagne ou citadins!
Il y a quelques années, avec l’aide de ma très généreuse maman, mon mari et moi avons pu acheter notre première maison. Petit à petit, nous avons pris plaisir à faire des rénovations qui l’ont transformée en un sanctuaire pour nous, surtout pendant les longs mois de confinement qui ont caractérisé la dernière année et demie. Mais, même si nous aimons notre petite maison, elle n’est pas notre véritable demeure. Nous ne sommes que de passage. Notre demeure éternelle nous attend dans la Nouvelle Jérusalem. Alors, en attendant ce jour glorieux, nous nous efforçons de tenir peu aux choses éphémères et à nous accrocher fermement à Jésus. Que ce soit le cas pour vous aussi.
Dans le même ordre d’idées, si Christ doit être l’objet de notre adoration et de notre service à tout jamais, ne voulons-nous pas nous préparer dès maintenant à l’éternité en vivant à la lumière de cette réalité? Si c’est le cas, laissons de côté tout poids et le péché qui nous entrave si facilement afin de courir la course qui nous est proposée (Hé 12.1).
Avez-vous déjà pensé que le travail est un résultat de la chute? Eh bien, la vérité, c’est que l’entretien du jardin était un don de Dieu à ses porteurs d’image, et qu’il a précédé la chute. Ainsi, si Dieu nous a créés pour le glorifier par le travail, nous n’avons pas à le considérer comme une corvée. Nous pouvons poursuivre nos vocations respectives avec joie, pour la gloire de Dieu.
webinaire
Débat sur le millénium: quelles sont les deux grandes positions?
Ce replay du webinaire de Pascal Denault et Florent Varak qui présenteront chacun leur position lors d'un débat fraternel enregistré le 25 Novembre 2021.
Orateurs
F. Varak et P. Denault