Comment est-ce que la doctrine de l'enfer pourrait être une bénédiction? Une preuve d'amour de la part de Dieu? Une source de réconfort? N'est-ce pas une vérité que nous ferions mieux de cacher ou même de remettre en cause pour pouvoir être plus pertinents dans notre annonce de l'Évangile?
Je repense à une question qui nous a été posée lors de notre webinaire avec Stéphane sur le thème du culte accessible aux chrétiens et aux non-chrétiens: Comment aborder les « sujets qui fâchent », surtout lorsque des non-chrétiens sont présents dans nos rassemblements?
Y aurait-il des sujets, comme celui de l’enfer par exemple, qu’il serait sage de ne pas aborder en leur présence? Et plus généralement, ces sujets ne devraient-ils pas être relégués au second plan pour gagner le plus de personnes possible?
J’ai bien peur qu’en reléguant la doctrine essentielle (parce que liée à l’Évangile) de l’enfer nous puissions rassembler, certes, plus de personnes, mais autour d’une fausse bonne nouvelle. Pour que la bonne nouvelle soit bonne, il nous faut une mauvaise nouvelle initiale. Loin d’être une entrave à l’adhésion à l’Évangile, la doctrine de l’enfer est un précieux atout. Surtout pour (1) comprendre l’amour de Dieu (2) lutter contre le péché (3) obtenir le réconfort quand la tempête fait rage. C’est ce que, je pense, nous enseigne le Psaume 83 par exemple.
Le simple fait que ce psaume soit dans nos bibles, que Dieu ait voulu qu’il y soit est déjà une preuve d’amour. Même le « doux et gentil Jésus » a été assez clair sur le sujet (Mc 9.43-50): ses paroles sans équivoque manifestent le grand amour et la miséricorde infinie du Dieu de la Bible. Ce qu’on nous présente souvent comme une preuve évidente de sa cruauté et de sa méchanceté n’est autre qu’un avertissement plein de grâce.
Imaginez que vous soyez garagiste et que l’un de vos clients vous amène sa voiture. Vous observez que les freins sont HS. Que se passe-t-il quand on roule à 130km/h sans avoir la possibilité de freiner? Naturellement, vous allez prévenir votre client du danger qu’il encourt.
Le Psaume 83, comme tous les textes qui nous parlent de l’enfer, ne fait pas acte de méchanceté, mais d’amour. Il comporte des avertissements donnés par celui qui sait, plus que n’importe qui, le danger que nos désirs (Ps 83.5,13) nous font encourir.
Deuxièmement, le sort que Dieu a déjà réservé à ses « ennemis » dans le passé devrait nous aider à prendre au sérieux ce sujet et à fuir l’attitude qui caractérise ceux qui « détestent » Dieu et tout ce qui a trait à lui. La doctrine de l’enfer nous pousse à la repentance (comprenez reconnaître, regretter, détester et abandonner le péché). C’est notamment le témoignage des v.10-19:
C’est à cause de ces récits passés que nous pouvons être sûrs que les ennemis de Dieu sont condamnés. Et qu’il est temps pour nous d’abandonner notre attitude d’irrespect envers Dieu et de « reconnaître que lui seul, lui dont le nom est l’Éternel, est le Très-Haut sur toute la terre » – et non pas nous. La doctrine de l’enfer est un moyen efficace de lutter contre le péché. La retrancher de la Parole de Dieu, même sous prétexte de nous faire plus de bien, revient en réalité à nous condamner à coup sûr.
Enfin, comme la seconde face d’une pièce de monnaie, le fait que les ennemis de Dieu soient condamnés et que l’enfer soit une réalité est aussi un profond réconfort pour ceux qui souffrent.
C’est le cri de détresse d’Asaph qui résonne dans le Psaume 83. Observez les v.3-9 notamment. Peu importe leur nombre, l’étendue de leur pouvoir, leur cohésion, même la discrétion de leurs complots (si vous avez peur de la menace du nouvel ordre mondial, ça devrait vous encourager), peu importe leur soutien, la crainte qu’ils inspirent, leur violence… Un jour, en un instant, Dieu les fera tourbillonner comme la paille. Cette montagne impressionnante ne sera plus qu’un vulgaire morceau de charbon. Tous ces arbres ne résisteront pas face à la flamme, comme un mégot de cigarette jeté dans la campagne provençale.
Si vous souffrez sous les coups des ennemis, et ici le message est peut-être encore plus pertinent pour nos lecteurs étrangers persécutés à cause de leur foi, prenez courage: les ennemis de Dieu sont condamnés! La doctrine de l’enfer justifie votre ultime espoir en la justice de Dieu. Ayez confiance dans cette vérité précieuse de l’Évangile et ne vous vengez pas vous-mêmes. La doctrine de l’enfer vous aidera, vous aussi, à lutter contre la tentation:
Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit: C’est à moi qu’appartient la vengeance, c’est moi qui donnerai à chacun ce qu’il mérite, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s’il a soif, donne-lui à boire, car en agissant ainsi, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien.
Romains 12.19-21
Pour continuer à sonder ce psaume et pour réfléchir aux différentes façons d’aborder un « sujet qui fâche » en présence de non-chrétiens, voici la bande audio de la prédication de ce psaume. Que l’Éternel, le Très-Haut, vous donne foi en sa Parole.
webinaire
Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?
Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.
Orateurs
G. Bignon