Alors que notre société a célébré, ce 28 septembre, la Journée mondiale du droit à l’avortement, je profite de l’occasion pour conclure ma série sur le sujet. Dans ce billet, j’aimerais prendre un peu de recul. Si, depuis deux ans, le nombre de recours à l’IVG augmente, c’est notamment parce que la pensée du monde a réussi à s’installer dans celle des femmes à travers le slogan: “Mon corps, mes choix, mon droit.” La liberté prônée par notre société s’éloigne de plus en plus de celle offerte en Christ.
Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
Romains 12.2
Il n’est pas rare de dissocier notre foi de notre corps. C’est une forme de dichotomie que je constate souvent dans le cadre de mon ministère, comme si les choses de l’Esprit appartenaient à Dieu, et celles du corps à la femme. Vivre ainsi ne permet pas de mener la meilleure vie chrétienne possible. Il est primordial que les femmes parviennent à concilier leur corps et leur foi pour vivre la véritable liberté en Jésus.
Imaginons quelques secondes qu’au sein d’un couple marié, madame refuse que son corps soit touché, ou encore que monsieur refuse que son salaire profite à madame. Vous conviendrez avec moi qu’un tel mariage ne fonctionne pas vraiment selon l’image de l’alliance qui a été scellée.
Il en est de même dans notre union avec Christ. Si nous lui appartenons, nous ne pouvons pas mettre de côté certains aspects de notre personne ou de notre vie, tels des jardins secrets dans lesquels Dieu n’aurait pas son mot à dire.
Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.
2 Corinthiens 5.17
Tout est devenu nouveau lorsque nous avons été unis à Christ.
L’apôtre Paul décrit la transformation de la vie païenne à la vie chrétienne à travers l’image de l’asservissement. Alors que nous étions esclaves du péché, nous sommes devenues esclaves de la justice (Rm 6.16-22). Nous avons été créées et je dirais même, programmées pour dépendre d’un maître. Avant notre libération, nous étions esclaves du péché; après notre libération, nous devenons esclaves de Dieu. Nous avions un maître qui nous conduisait à la mort et à la ruine spirituelle. Désormais, notre maître nous conduit sur les sentiers de la justice, vers les richesses spirituelles et la vie éternelle.
Nous confondons souvent la notion de liberté avec celle d’indépendance, car c’est ainsi que notre culture nous l’a communiqué. Mais la liberté à laquelle nous pouvons goûter avec Christ est une liberté d’attachement. Plus nous dépendons de Christ dans les aspects les plus insignifiants de notre existence, plus l’expérience de la vraie liberté devient enthousiasmante. La formulation "mon corps, mes choix", laisse alors la place à "mon corps, ses choix".
L’un des aspects de la fausse liberté telle que le monde la conçoit est la notion de valeur qui en découle. Être libre, c’est être estimée, forte et valorisée. Ce mensonge constitue une réelle pierre d’achoppement pour les femmes, et particulièrement les jeunes femmes. La dépendance est devenue une faiblesse, et la soumission est assimilée à un crime contre la féminité.
Cependant, si nous examinons de plus près notre statut de servantes libres en Christ, nous remarquons que nous ne sommes ni les femmes de ménage de Dieu, ni les procréatrices de la race humaine. Nous sommes ses filles légitimes, et donc héritières d’un royaume à venir. Depuis la création d’Ève jusqu’à aujourd’hui, la femme a une valeur inestimable aux yeux de Dieu. Plus nous chérirons cette vérité immuable, plus nous aurons en horreur la vision mondaine de la liberté qui oscille à chaque mouvement sociétal.
Il est probable que persévérer dans l’attachement à Christ et dans la dépendance à son égard puisse mener à de grandes souffrances. Renoncer à être son propre maître, à vivre selon ses propres désirs, et à choisir selon ses propres règles est une vie exigeante et sacrificielle. Mais c’est la seule vie qui nous amènera à jouir dès maintenant, de la joie et de la paix.
Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui afin de prendre aussi part à sa gloire.
Romains 8.17
webinaire
Le féminisme: Liberté, égalité, sororité?
Découvre le replay de ce webinaire enregistré le 10 novembre 2022, en partenariat avec l’équipe du podcast Sagesse et Mojito: Christel Lamère Ngnambi, Jean-Christophe Jasmin et Léa Rychen.
Orateurs
L. Sagesse et Mojito