Frédéric Godet (19ᵉ siècle) sur le but inavoué de notre vie

Nous vivons tous pour quelque chose. Nous avons tous un but dans la vie, avoué ou non.

En 1840, un homme de Neuchâtel (en Suisse) s’est demandé quel était son but dans la vie avant de connaître Christ.

Dans son journal personnel, il a écrit ceci:

Je veux en toutes choses, pensées, paroles, actes, je veux valoir quelque chose, le plus possible, aux yeux des autres. Voilà mon idole, mon but perpétuel dès mon enfance; voilà le ressort de ma vie, le principe qui a tout mis en activité chez moi. Dès mon enfance, avant même d’aller au collège, qu’ai-je cherché? À être loué. Qui ai-je aimé? Ceux qui me louaient. Au collège, quel principe m’a animé, dirigé, poussé à "bien faire", comme l’on dit? Le désir d’être loué par les hommes, mais nullement celui d’être loué par Dieu.¹

Voilà certainement l’un des buts les plus attirants pour nous tous, encore aujourd’hui: être loué par les hommes, être reconnu. N’est-ce pas ce qui, au fond, nous pousse fréquemment à vouloir "bien faire" au travail, à l’école, dans le sport ou la musique, dans le cadre de notre vie familiale, ou dans tout autre domaine?

Frédéric Godet, l’auteur de ces quelques lignes, est devenu l’un des plus grands commentateurs bibliques francophones du 19ᵉ siècle. On étudie toujours ses commentaires aujourd’hui.

Dans cette citation, il décrit sa situation avant sa conversion. Or à un moment, l’Évangile lui a procuré une nouvelle passion.

Malheureusement, nous, chrétiens, restons parfois attachés à cet objectif de vie qui ne devrait plus nous caractériser. Secrètement, il demeure notre moteur – inavoué et inavouable.

Ce qui m’amène à poser la question: quel devrait être le dessein du chrétien, de la chrétienne, sa passion dans la vie?

Et en quoi la croix, qui est le fondement de la vie chrétienne, oriente-t-elle cette nouvelle visée et la nourrit-elle?

L’apôtre Paul répond à ces questions pour nous, en Philippiens 3.10-21. Retrouvez dans cet article ma prédication vidéo sur ce passage si riche.

_{1. Philippe Godet, Frédéric Godet (1812-1900), Neuchâtel, Attinger Frères, 1913, p. 30.}

Pour aller plus loin:

• Ma prédication: La croix et la course (Philippiens 3.10-21)