Fais de l’Éternel tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire. – Ps 37.4
J’ai envie de quelque chose, alors je vais prier, et je l’obtiendrai. Voilà brièvement comment j’ai compris ce verset pendant mes débuts de marche chrétienne. J’ai fait fausse route, en reléguant Dieu au banc des exécutants de mes moindres caprices.
Ce verset s’apparente à un commandement que nous pouvons, comme David, adresser à notre âme. En lisant le psaume en entier, on s’aperçoit assez vite que David n’est pas au top de sa forme. Pour se relever, se donner du courage, il se rappelle qui est Dieu. Il commence au début du psaume par l’essentiel: se confier en Dieu, se délecter de Dieu.
N’est-ce pas la base? Pourtant, c’est le premier domaine de combat du chrétien. On peut tenter de mener cette discipline par la force mentale, ou en suivant des méthodes diverses et variées. Mais l’aspect souligné dans ce verset concerne le cœur. Prends plaisir en Dieu! Voilà l’invitation que David lance à son âme. Cela ne veut pas dire lire un certain nombre de chapitres, ou passer un temps minimum dans la prière. C’est prendre du temps avec Dieu, dans un moment unique, qui nourrit notre cœur. Prendre plaisir en Dieu a de multiples implications.
Il m’a sauvée, par grâce, alors que je ne mérite ni sa miséricorde, ni la vie de son fils. Même dans les situations les plus désespérées, il peut mettre la paix et la joie dans mon cœur.
C’est un point souvent majeur dans nos difficultés à passer du temps avec Dieu. Y-a-t-il des colères, des rancœurs, des non pardons, des tristesses que je stocke dans un coin de mon cœur et qui érigent un mur entre Dieu et moi? Quand on aime, il n’y a plus de barrière à prendre du temps avec l’autre.
C’est la raison qui motive à être fidèle dans les rendez-vous avec Dieu. L’éternité n’est pas une finalité, c’est une réalité qui a déjà commencé aujourd’hui dans notre vie. En apprenant à connaître Dieu dès maintenant, à trouver du plaisir en lui seul, je cultive ma joie de bientôt être dans sa présence totale et pleinement suffisante.
Quand je n’aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable; mes yeux le verront, et non ceux d’un autre; Mon âme languit d’attente au dedans de moi. – Jb 19.26-27
Se délecter de Dieu transforme notre cœur. La transformation du cœur a des impacts multiples dans notre vie entière. Nous ne pensons plus de la même manière, nous ne voulons plus les mêmes choses nous ne ressentons plus les mêmes émotions. C’est Dieu qui nous façonne à l’image de son fils Jésus. Il est certain qu’en cultivant l’intimité avec le Père, il va y a avoir du changement dans les désirs de notre cœur.
L’un des miracles que Dieu fait dans notre vie, c’est qu’il nous modèle de l’intérieur. Il nous invite à entrer dans une démarche bienfaisante. Nous commençons par déposer les besoins de notre cœur (humains, spirituels), puis nous nous efforçons de sonder les Écritures. Poursuivre la volonté de Dieu dans ce domaine nous demandera de persévérer, sans relâche. Et une dernière chose qui de nos jours se fait rare: nous devrons laisser le temps au cœur pour vivre la transformation. Parce qu’avec Dieu, tout peu changer en un éclair ou en une décennie.
De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables. – Rm 8.26
Nous avons besoin de laisser l’Esprit nous conduire, à son rythme, dans nos intercessions, requêtes ou supplications. Sinon, nous tombons très vite dans les demandes à la va vite, plutôt liste de courses. Résultat? Nous sommes frustrés, et abandonnons vite tous les efforts d’entretenir une relation saine avec Dieu. Ne nous trompons pas d’objectif pour notre cœur, visons la transformation dans la dépendance à Dieu, dans son tempo.
Pour conclure cette réflexion, je vous laisse une prière qui transpire une relation personnelle avec Dieu, un cœur à cœur. Puissions-nous nous délecter de Dieu à tel point qu’il prendra toute la place qui lui est due dans notre vie, même dans les plus profonds de nos désirs.
Ô mon Dieu, mon cœur est comme une vaste mer toujours agitée par les tempêtes: qu’il trouve en vous la paix et le repos. Vous avez commandé aux vents et à la mer de se calmer, et à votre voix ils se sont apaisés; venez apaiser les agitations de mon cœur, afin que tout en moi soit calme et tranquille, afin que je puisse vous posséder, vous mon unique bien, et vous contempler, douce Lumière de mes yeux, sans trouble et sans obscurité.
Ô mon Dieu, que mon âme, délivrée des pensées tumultueuses de ce monde-ci, « se cache à l’ombre de vos ailes » (Ps 16.8). Qu’elle trouve près de vous un lieu de rafraîchissement et de paix; toute transportée de joie, qu’elle puisse chanter: « En vous maintenant je peux m’endormir et me reposer en paix en vous. » (Ps 4.9). Qu’elle se repose, je vous prie, mon Dieu, qu’elle se repose du souvenir de tout ce qui est sous le ciel, éveillée pour vous seul, comme il est écrit: « Je dors, mais mon cœur veille. » (Ct 5.2).
Mon âme ne peut être en paix et en sûreté, mon Dieu, que sous les ailes de votre protection (Ps 90.4). Qu’elle demeure donc éternellement en vous et qu’elle soit embrasée de votre Feu. Que, s’élevant au-dessus d’elle-même, elle vous contemple et chante vos louanges dans la joie. Au milieu des troubles qui m’agitent, que vos dons soient ma douce consolation, jusqu’à ce que je vienne à vous, ô vous la Paix véritable. Ainsi soit-il.
Saint Augustin (354-430) – Méditations, ch. 37
Article publié le 30 octobre 2019, republié le 14 février 2022.
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Ce replay du webinaire de Dominique Angers a été enregistré le 21 Octobre 2021.
Orateurs
D. Angers