Imaginez deux personnes qui arrivent aux urgences d’un hôpital en même temps. L’une est une femme de vingt-deux ans qui s’est coupé le pouce. L’autre est un homme de 83 ans qui a des douleurs à la poitrine. Laquelle des deux personnes sera traitée en premier par le personnel médical? De toute évidence, l’homme âgé présentant les symptômes d’une crise cardiaque. Il serait insensé d’accorder la même importance à tous les patients des urgences.
Cela est également vrai dans le domaine de la théologie. Certaines doctrines sont d’une importance primordiale. Humainement parlant, la survie même de l’Église dépend de leur préservation. Il s’agit notamment des doctrines de la naissance virginale du Christ, du trinitarisme orthodoxe, de la résurrection corporelle du Christ, de la substitution pénale, de l’exclusivité de l’Évangile, et d’une petite poignée d’autres.
Une étude des croyances et confessions historiques indique les hérésies que les croyants ont combattues tout au long de l’histoire de l’Église. Il s’agit des doctrines qui séparent les orthodoxes des hétérodoxes, c’est-à-dire qui distinguent les vrais croyants de ceux qui sont en dehors de la foi chrétienne historique, comme les Ariens, les Mormons, les Témoins de Jéhovah, et autres.
Ces doctrines primaires représentent ce pour quoi nous devons continuer à nous battre aujourd’hui. Elles constituent les éléments essentiels de l’Évangile pour lequel Paul a milité dans Galates 1.8:
Mais, si nous-mêmes, si un ange du ciel annonçait un évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème!
Paul ne mâche pas ses mots – il maudit ceux qui propagent de fausses doctrines! Pourtant, la question se pose de savoir quelle doit être notre disposition envers ceux avec qui nous sommes en désaccord sur des questions secondaires. Surtout si l’on considère que les érudits évangéliques conservateurs arrivent à des conclusions différentes sur ces doctrines. Ce sont des hommes et des femmes qui tiennent à l’inerrance de l’Écriture, qui aiment Jésus, et qui sont des experts dans les domaines de la théologie biblique, de la théologie systématique, de la théologie historique, de l’hébreu et du grec et plus encore. Il va donc de soi que s’ils sont en désaccord sur ces questions, je dois m’en tenir à mes convictions avec une certaine humilité.
Je ne suggère pas que nous soyons ambivalents sur nos convictions. Je suis passionnée par la Parole de Dieu, et les doctrines primaires et secondaires qui me sont chères. Mais, comme l’a dit un jour l’un de mes professeurs à la faculté de théologie: « Épousez les doctrines principales; fréquentez les secondaires. »
Alors, comment allons-nous agir face aux doctrines secondaires? Est-ce que nous nous séparons à leur sujet? Ou pouvons-nous nous associer avec ceux avec lesquels nous ne sommes pas d’accord? Certains croyants considèrent que ceux qui ne s’en tiennent pas à leur interprétation particulière sont des libéraux. Pourtant, beaucoup de ceux qui balancent ce terme peuvent l’utiliser de manière inappropriée pour discréditer leurs adversaires. Alors, qu’est-ce que le libéralisme?
Le libéralisme théologique est « la tentative d’adapter les idées religieuses à la culture et aux modes de pensées modernes tout en rejetant simultanément toute conviction que Dieu s’est révélé aux êtres humains dans le temps par le biais des Écritures avec une quelconque fiabilité ou exactitude ». En termes simples, un libéral théologique est quelqu’un qui rejette l’autorité et l’inerrance des Écritures.
Et, bien que le terme puisse être utile lorsqu’il est correctement utilisé, trop souvent les croyants apposent l’étiquette sur toute personne qu’ils désapprouvent. Les chrétiens ont perdu la capacité à exprimer leur désaccord de manière amicale, sans imputer de motifs ou accuser l’autre de compromettre la foi. Le débat n’a pas à être aussi vitriolique qu’il l’est devenu. De plus, à l’ère de l’Internet, les évangéliques semblent avoir oublié que la personne qui reçoit leur remarque mordante n’est pas un avatar désincarné. C’est un frère ou une sœur en Christ. C’est quelqu’un avec qui nous allons passer l’éternité.
Comme Bob Goff l’a dit avec sagesse:
La façon dont nous traitons les gens avec lesquels nous sommes le plus en désaccord est un bulletin de notes sur ce que nous avons appris sur l’amour.
L’apôtre Paul a exhorté de la même manière l’Église de Philippe dans Philippiens 4. Après avoir abordé la question des divisions dans l’Église, il écrit: « Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. » (v. 5) Motivés par l’éminent retour de Christ, nous devons donc gérer nos différences avec grâce.
Non seulement nous devons faire preuve de plus de douceur envers ceux avec qui nous sommes en désaccord, mais nous devons aussi acquérir la maturité nécessaire pour dialoguer avec eux et apprendre d’eux. Plutôt que de regarder avec crainte et suspicion ceux d’une autre tradition, considérons-les comme des pèlerins et des concitoyens du ciel. Car si nous n’apprenons que de ceux de notre tradition théologique, nous courons le risque de vivre notre vie chrétienne dans une chambre d’écho.
Je suis tellement reconnaissante pour les ministères de TPSG, Le Bon Combat, Un Hérault dans le net, Évangile 21, pour les podcasts et les chaînes YouTube associés à ces ministères, et à d’autres qui partagent les mêmes convictions. Je me nourris en grande partie de ces sites réformés de confiance. Mais, à l’occasion, je prends le temps de lire des blogs et d’écouter des podcasts en dehors de ma tradition théologique. Je le fais, bien sûr, en faisant preuve de discernement. Et vous? De qui avez-vous appris en dehors de votre propre camp? Si vous avez trouvé une ressource particulièrement utile et perspicace, j’aimerais bien en entendre parler.
“Sacrés désaccords, avec James Hely Hutchinson” (recension du livre) - Chrétienne #089