Dieu le Saint-Esprit : le projecteur caché

Pendant ma méditation, j'étais émerveillée par son œuvre extraordinaire dans ma vie, et je ne pouvais m'empêcher de le remercier et de le louer. Une prière que j'avais apprise à l'école catholique m'est alors revenue à l'esprit :

Une prière d'enfance au Saint-Esprit

Viens, Esprit saint, remplis le cœur de tes fidèles

et allume en eux le feu de ton amour.

Envoie ton Esprit et ils seront créés,

et tu renouvelleras la face de la terre.

(Prions)

Ô Dieu, qui as enseigné les cœurs des fidèles

par la lumière du Saint-Esprit,

accorde-nous, dans le même Esprit, d'être vraiment sages

et de nous réjouir toujours de sa consolation.

Par Christ notre Seigneur.

Amen.

J'aime cette prière ! Et contrairement à celles que j'ai apprises adressées à Marie, à mon "ange gardien" ou à un "saint patron", cette prière est fondée sur la Bible (Ps 104.30, Jn 14-16, Rm 5.5, Ac 2), elle exalte Christ et dépend de l'Esprit.

Le rôle de l'Esprit dans la nouvelle alliance

Cela dit, comment savoir exactement quand l'Esprit a répondu à une telle prière ? Je ne sens pas souvent l'Esprit me remplir. Comment savoir quand il me parle de manière claire et indubitable ? Son ministère auprès des croyants est indispensable, même si nous ne réalisons pas toujours qu'il est à l'œuvre. Cela le dérange-t-il ? Le Saint-Esprit voudrait-il que nous lui accordions davantage de valeur ? J. I. Packer répond à mon dilemme par cette illustration utile :

Quand un projecteur est bien placé, on ne le voit pas ; en fait, on n'est pas censé voir d'où vient la lumière ; ce que l'on est censé voir, c'est seulement le bâtiment sur lequel le projecteur est braqué. L'effet recherché est de le rendre visible alors qu'il ne le serait pas autrement dans l'obscurité, et de maximiser sa dignité en mettant en relief tous ses détails afin de le voir correctement. Cela illustre parfaitement le rôle de l'Esprit dans la nouvelle alliance. Il est, pour ainsi dire, le projecteur caché qui éclaire le Sauveur.

L'Esprit aime agir dans l'ombre. Et lorsqu'il le fait, il nous laisse un exemple à suivre. Avec lui, nous nous réjouissons de tout faire afin de glorifier le Fils.

L'œuvre particulière de l'Esprit dans nos vies

Bien que l'Esprit ne soit pas au centre de notre culte, nous avons beaucoup à gagner à comprendre son œuvre particulière dans nos vies. Il commence par nous convaincre de péché, de justice et de jugement (Jn 16.8). Cela fait référence à l'œuvre de l'Esprit dans nos vies avant notre conversion. Vient ensuite la régénération, par laquelle l'Esprit nous fait naître de nouveau (Jn 3.5-8). Nous pourrions également décrire cela comme le moment de notre baptême dans l'Esprit.

Une fois que nous sommes nés de nouveau, l'Esprit poursuit l'œuvre qu'il a commencée en nous de plusieurs manières. Tout d'abord, il nous illumine (1Co 2.12-14, Jn 14.26). Chaque fois que nous approfondissons la Parole de Dieu et découvrons des perspectives que nous n'avions pas remarquées auparavant, c'est grâce à l'Esprit de Dieu !

De même, chaque fois que nous prions pour recevoir la sagesse nécessaire pour prendre de bonnes décisions, il nous exauce (Jc 1.5). Lorsque nous nous sentons accablés par le stress et l'inquiétude, notre Consolateur nous aide et nous rend forts dans notre faiblesse (Jn 14.16). Lorsque nous avons peur de témoigner de notre Seigneur ressuscité, il nous revêt de la puissance d'en haut (Lc 12.11, 24.49, Ac 1.8). Et lorsque, dans la joie, nous exerçons nos dons spirituels pour l'édification des saints et la gloire de Christ, nous pouvons également remercier l'Esprit (1Co 12.1-11). Nous ne pouvons rien faire sans lui !

Faire obstacle à l'Esprit

Nous venons de voir comment l'Esprit agit en notre faveur. Nous devons également comprendre comment nous pouvons lui faire obstacle. Les Écritures emploient plusieurs termes pour décrire cela : nous pouvons attrister le Saint-Esprit (Ép 4.30), nous pouvons l'éteindre (1Th 5.19-22) et nous pouvons lui résister (Ac 7.51). Ces expressions semblent avoir une signification similaire : s'opposer à l'Esprit en marchant dans les voies pécheresses de notre ancien mode de vie, caractérisé par la dureté de cœur. Une chose est sûre cependant : si tu es né de l'Esprit, tu ne peux jamais blasphémer contre lui (Mc 3.22-35). Ce péché impardonnable caractérise ceux qui rejettent l'identité et l'œuvre rédemptrice de Jésus.

La grâce de Dieu par l'Esprit de Dieu

La bonne nouvelle pour le croyant est qu'il suffit d'une simple prière pour revenir à une relation juste avec Dieu par son Esprit. La repentance nous rétablit dans la communion avec lui. La grâce triomphe du péché à la croix, mais aussi chaque fois que nous nous détournons du péché pour faire à nouveau confiance à notre Sauveur. Et nous pouvons le faire grâce à la vérité que nous trouvons dans Romains 5.5.

L'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné.

Les commentateurs pensent que l'amour que l'Esprit répand dans nos cœurs peut faire référence à deux réalités : l'amour de Dieu pour nous et notre amour pour lui. Ainsi, l'Esprit ne se contente pas de remplir nos cœurs de la certitude de l'amour du Père. Il nous permet également de l'aimer en retour. Et c'est vraiment une bonne nouvelle !

L'Esprit qui nous garde

Une dernière œuvre du Saint-Esprit mérite notre méditation : son pouvoir de nous garder. Le jour où nous avons placé notre confiance en Christ, l'Esprit nous a scellés pour le jour de la rédemption (Ép 4.30). Cela signifie deux choses : premièrement, lorsque Jésus a promis que personne ne pourrait nous arracher de sa main (Jn 10, 28), son Esprit garantit cela par un “tatouage de l'âme” permanent qui nous marque comme lui appartenant. Cela signifie également que lorsque Jésus promet qu'il ne nous abandonnera ni ne nous délaissera jamais (Hb 13.5), il tient cette promesse grâce au sceau de l'Esprit qui repose sur nous. Car ce sceau est à la fois une marque de propriété et une promesse de rédemption future.

Nous n'avons jamais à craindre que le Seigneur nous retire son Esprit. Il ne retirera jamais son Esprit qui habite en nous ni son don du salut. Que penser alors de Psaumes 51.12, dans lequel David s'écrie : “Ne m'enlève pas ton Saint-Esprit” ? Sa prière s'inscrit dans le contexte de son grand péché contre l'Éternel, Bath-Schéba et Urie. De plus, Dieu avait agi de la même manière envers son prédécesseur Saül. David avait donc des raisons d'avoir peur. En effet, la manière dont Dieu agissait par son Esprit dans l'Ancien Testament est différente de celle dont il agit dans le Nouveau Testament. Avant la Pentecôte, le remplissage de l'Esprit n'était pas permanent, mais plutôt sélectif et temporaire. Il venait sur les rois et les prophètes pour leur donner le pouvoir d'accomplir un objectif spécifique au sein de la communauté de l'alliance. Sa présence durable n'était pas garantie.

Conclusion

Nous avons la joie et le privilège de vivre sous les bénédictions de l'Esprit dans la nouvelle alliance, bénédictions qui incluent sa présence éternelle et son aide constante. Profitons donc de tout ce qu'il nous offre en lui-même, en cherchant à marcher selon l'Esprit et à ne pas satisfaire les désirs de la chair (Ga 5.16).