Christian Smith, Professeur de sociologie a l’Université de Caroline du Nord (Chapel Hill) et directeur de l’Étude Nationale de la Jeunesse et de la Religion a fait des recherches sur les croyances religieuses et spirituelles des adolescents américains. Après des centaines de conversations portant sur la religion, Dieu, la foi, la prière, et autres pratiques religieuses, leurs croyances sont résumées en trois mots: Déisme Moraliste Thérapeutique (DMT).
Les chercheurs décrivent le DMT de la manière suivante:
C’est la croyance en un Dieu qui existe, qui a créé le monde, mais qui te laisse tranquille. Dans cette croyance, Dieu est une sorte de majordome divin qui attend que tu l’appelles pour intervenir, ou un génie cosmique qui accomplit tes vœux. Si les choses ne se passent pas comme tu le souhaites, c’est Dieu qui est blâmé.
Le déisme est la tendance naturelle du roi à éviter la croix. Il ne croit pas en un Dieu souverain, il a donc besoin d’un consultant, ou de s’instruire ou d’avoir des systèmes et des structures pour résoudre les problèmes auxquels il est confronté. Il a une tendance à travailler sur les structures superficielles de sa vie en l’organisant autour de maximes sur le leadership et idéaux de solutions miracles et pragmatiques. Il s’adapte rapidement aux méthodes qui sont bonnes plutôt que d’adopter des principes qui guident. Ce n’est pas forcément des principes qu’il énonce; mais en pratique, c’est ainsi qu’il opère.
C’est l’idée que l’Évangile puisse être réduit à des améliorations dans le comportement. Cette approche moraliste de la vie insiste que vivre bien et heureux signifie être une personne bonne moralement. Cela signifie être gentil, aimable, agréable, respectueux, et responsable; travaillant sur l’amélioration de soi-même, prenant soin de sa santé; en faisant le maximum pour réussir dans la vie.
Le leader chrétien a tendance, comme un prophète, à tendre vers le moralisme s’il évite la croix comme moyen de justification et de sanctification. Nous humilions familles et congrégations en leur demandant de faire mieux et traitons sévèrement ceux qui échouent à atteindre un niveau de comportement acceptable. Pour gérer avec les pressions du ministère, un homme s’auto-proclame moral en comparaison avec d’autres leaders chrétiens. Notre standard de moralité est Jésus-Christ et nous ne pouvons pas atteindre la moralité sans sa juste imputation (Rm 4.3-8).
Le moralisme ou modification comportementale ne nous aidera pas à obtenir la faveur de Dieu ou faciliter nos pressions. Comme Tim Keller l’a souvent répété:
Nous sommes plus imparfaits et pécheurs que nous osons le croire et nous sommes plus aimés et acceptés que nous ne l’aurions jamais espéré.
C’est une croyance ou les adhérents jouissent de bénéfices psychologiques en participant à quelque chose de bien. Il ne s’agit pas d’une religion ou il faut se repentir ou vivre comme un serviteur du Dieu souverain. Il s’agit plutôt de se sentir bien, heureux, rassuré, et en paix, d’atteindre un état de bien-être subjectif, capables de résoudre les problèmes, et d’être agréable avec les gens. C’est faire des bonnes choses pour se sentir bien.
Ces leaders qui ont tendance, en tant que prêtres, à éviter la croix, se penchent vers cette solution pour traiter les effets du péché. Ils sont enclins à abandonner le ministère pour trouver un environnement plus favorable. Cette personne se concentre seulement sur les choses positives et évite les conflits à tout prix – même lorsque le compromis de principes est nécessaire.
Beaucoup de leaders chrétiens bien intentionnés offrent des solutions thérapeutiques pour faire face aux problèmes. Ils suggèrent que nous ayons besoin de passe-temps, de retraites, ou de nouvelles routines. Un pasteur a dit que pour gérer le stress, il écoute de la musique apaisante, passe du temps avec ses amis, se fait masser, et tire au fusil. Apparemment, utiliser des armes à feu compense ses activités moins viriles pour lutter contre la pression. Un autre pasteur indique:
Je prends une pause mentale pendant que je suis à l’église pendant la semaine.
Évidemment, il en prenait une lorsqu’il a écrit cela. Enfin, un autre pasteur raconte
Je me suis écrit une note sur mon bureau qui dit: « Détends-toi et souris. »
Je me demande si cette note fonctionne si lui, ou un membre de sa famille, est atteint d’un cancer. Ces hommes donnent des conseils spirituels à des fidèles blessés qui essaient de comprendre la nature du péché et l’existence de Dieu. Avec nos chaires remplies de telles idées, il n’est pas étonnant que le déisme moraliste et thérapeutique prospère aux États-Unis.
Christian Smith déclare que le DMT n’est pas une religion officielle, mais qu’il est simplement en train de coloniser beaucoup de religions traditionnelles établies et des congrégations aux États-Unis. L’implication de tout cela est que cette philosophie de DMT domine les Églises, chaires, livres, et conseils.
Traduction d’un article du blog d’Acts 29 par Terry Chan. Traduit avec autorisation.
webinaire
Bien ou mal? L’éthique biblique dans un monde compliqué
Ce replay du webinaire du Dr. Vincent Rébeillé-Borgella et de Florent Varak a été enregistré le 27 janvier 2017.
Orateurs
F. Varak et V. Rébeillé-Borgella