Une chose que vous ne savez pas sur le baptême

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Sur les réseaux sociaux il y a beaucoup d’articles du genre: « 10 choses que vous ne savez pas sur Lyon ». Ou “14 fonctionnalités secrètes de l’iPhone 6” ou “25 secrets qui vous dégouteront à tout jamais de McDonalds”. Ici j’aimerais vous proposer « Une chose que vous ne savez pas sur le baptême ».

Quand (et si) on clique sur ces articles partagés sur Facebook, très souvent, on voit que la meilleure partie de l’article c’était le titre. Généralement, il y a seulement 2 ou 3 choses qu’on ne savait pas, et encore il faut vérifier les sources. Dans notre implantation d’Église, on vient de clarifier notre position sur le baptême. J’ai prêché sur la réaction de la foule au discours de l’apôtre Pierre dans Actes 2 en relevant 8 choses. Voici le point qui a retenu mon attention.

Dans la Bible on baptisait tout de suite les convertis

La Bible est unanime: le baptême suit immédiatement la conversion. Elle n’en donne peut-être pas l’ordre. Mais la pratique est claire et unique: les convertis étaient baptisés rapidement après leur conversion.

Actes 2.41 le dit: “Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et en ce jour là, furent ajoutées environ trois mille âmes.”

La repentance vient avant, mais le baptême suit de près. De si près que dans Actes 2, c’est le jour même (« en ce jour là »). Et ce n’est pas qu’une exception qu’on voit ici. Tous les textes parlant du baptême indiquent que le baptême était un acte vécu rapidement après la conversion (cf. par ex. Ac 8.12; 8.36; 10.47-48; 16.30-33). On ne connaît aucune exception.

Dans les 200 premières années de l’Église, on a continué de baptiser les gens rapidement après leur conversion. Mais progressivement, ça a changé.

Comment et pourquoi tout a changé

L’historien Greg Allison explique qu’au 3e et 4e siècles, tout a commencé à changer. Des nouvelles pratiques ont vu le jour 1. Allison relève 6 nouvelles pratiques non-bibliques, dont une période de catéchèse, où on enseignait les bases du christianisme avant le baptême.

D’après Hippolyte, la « catéchèse » durait 3 ans. Mais il précise que la période pouvait être écourtée « si la personne est sincère et persévérante » car « ce n’est pas la période qui compte, mais la conduite » 2. Une pratique qu’on connaît encore aujourd’hui sous diverses formes, dont notre fameuse « préparation au baptême ».

Avant de critiquer cette nouvelle pratique, il faut comprendre pourquoi les chrétiens ont créé cette période de catéchèse. Allison y voit deux explications 3.

  1. C’était en partie lié à une fausse compréhension du sens du baptême qui disait que les eaux du baptême lavaient littéralement des péchés commis avant le baptême, mais pas ceux commis après. D’où l’intérêt d’attendre que les péchés les plus « graves » ne soient plus pratiqués par les convertis.
  2. L’Église du 4e siècle était confrontée à un grand nombre de « convertis ». En effet, l’Église étaient officiellement reconnue. Ce n’était plus dangereux d’être chrétien, c’était carrément populaire. Comment faire le tri entre les vrais convertis et les autres? La période de catéchèse semblait répondre à ce casse-tête.

Même si nos préparations au baptême ne durent plus 3 ans, la plupart des Églises françaises (y compris la mienne) maintiennent cette préparation.

Le but de cet article n’est pas de révolutionner la pratique de toutes les Églises, mais d’inviter à la réflexion. Voici les questions qui nous ont été utiles: Est-ce nécessaire de faire une préparation au baptême? Est-ce nécessaire qu’elle soit si longue? Si le baptême est effectivement uniquement un symbole, un symbole extérieur d’un changement intérieur, que risque-t-on en baptisant quelqu’un par erreur? Une période de formation après le baptême ne pourrait-elle pas avoir autant d’utilité tout en étant plus biblique?

Dernière remarque: que communique-t-on?

Une dernière remarque importante. Il faut se demander ce qu’on communique par une longue période de préparation au baptême.

Il y a certes des risques à baptiser trop tôt, mais il nous semble qu’attendre trop longtemps communique des choses encore plus mauvaises. On relève notamment dans la compréhension de beaucoup de jeunes chrétiens le sentiment de devoir atteindre un certain degré de sainteté avant d’être baptisé. C’est l’attitude du: « je demanderai le baptême quand j’aurai réglé ce péché là ou cette mauvaise habitude ci… ».

Bien sûr, on ne connaît aucune Église qui enseigne explicitement cela, mais en retardant le baptême, n’est-on pas en train de l’enseigner implicitement?

Pour aller plus loin: les 8 points

  1. Le baptême est en réponse à une bonne nouvelle
  2. Le baptême est pour ceux qui croient
  3. Le baptême ne requiert pas d’âge minimum
  4. Le baptême est un acte individuel
  5. Le baptême symbolise extérieurement une réalité intérieure
  6. Le baptême suit immédiatement la conversion
  7. Le baptême n’est pas facultatif
  8. Le baptême est le premier signe extérieur, mais pas le seul

  1. Allison, Gregg R. Historical Theology: An Introduction to Christian Doctrine. Grand Rapids, MI: Zondervan, 2011. 615 
  2. Idem. 616 
  3. Idem. 617 

Stéphane Kapitaniuk

Pécheur et disciple sauvé par la mort de Jésus à ma place. Mari de Hanna, papa de Noah (8 ans), Théa (3 ans), Marie (1 an). Pasteur de formation et directeur général de BLF Éditions depuis 2021. J’aime bien lancer de nouvelles initiatives. Découvrez BLFKids.com, un projet spécial parents, ainsi que BLFAudio.com, la première librairie chrétienne de livres audio. Avec Hanna, nous avons aussi fondé ChezCarpus.com, la première librairie chrétienne de livres d’occasion. Je propose également plusieurs formations créées pour le logiciel biblique Logos.

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