Chèque de table, chèque lire, chèque emploi service… et maintenant?

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Je connaissais les chèques de table, les chèques lire et même les chèques emploi service, mais pas le petit dernier: le chèque contraception. C’est chose faite!

Explications: son nom, c’est plutôt Pass’ contraception, “conçu sous forme de chéquier avec des coupons, le Pass’ contraception donne accès à une première contraception gratuite et anonyme pour les jeunes en classe de seconde ou niveau équivalent”.

Mais en même temps que le Pass’, j’ai découvert que des lycées privés catholiques organisaient la riposte. Jusque-là, classique me diriez-vous!

Et bien, pour avoir pas mal lu sur la question, pas si classique justement! En effet, avec le Dr. Hanna Klaus, on sort de l’argumentaire traditionnel et j’aime beaucoup ça.

Loin de culpabiliser les jeunes femmes ou de les sermonner comme trop souvent, elle a une approche résolument positive et valorisante de la féminité.

Dans les années 70, le Dr. Hanna Klaus est Professeur associé de Gynécologie et Obstétrique à George Washington University. On lui confie des jeunes adolescentes enceintes. À l’époque, il y avait aux USA 1.200.000 grossesses chez les jeunes filles et 400.000 avortements. Comment était-ce possible, puisque la contraception était facilement accessible? Le contact suivi avec les adolescentes lui a permis de constater qu’elles n’étaient pas à l’aise avec la contraception. En effet, quand le médecin lui donne la pilule hormonale, la jeune fille se sent dévalorisée. […] elle se dit: “Puisqu’on me donne un médicament contre ma fertilité, c’est que je suis malade.” Cette constatation donne une valeur négative à la fertilité qui constitue le fondement de la féminité de l’adolescente au moment de la puberté.


L’adolescente ne prendra pas sa pilule correctement, comme si, en rejetant les contraintes contraceptives imposées par la société, elle voulait prouver qu’elle était pleinement femme. Le Dr. Klaus a pensé que le comportement des jeunes filles changerait si elle arrivait à donner une grande valeur à leur fertilité. C’est ainsi qu’elle a mis au point une pédagogie qui fait découvrir à l’adolescente les signes fertiles et infertiles de son cycle. Elle pourra ainsi intégrer l’aspect physiologique de sa sexualité, et son comportement changera. Elle deviendra responsable de sa fertilité, sans apports extérieurs, affirmant ainsi sa féminité […].

Klaus recalled the "epiphany" she had after an encounter with a medical student who came to her family practice at Washington University in the 1970s. The young woman was having problems with her period, previously had a bad reaction to the pill and did not want to use any barriers when having intercourse. “She became upset and cried, Why do I have to change myself around to have sex? Why can’t I be me? 

J’entends souvent des voix s’élever contre des initiatives telles que celle du Pass’ mais le plus souvent elles se cantonnent à: “De toute façon, on devrait interdire l’avortement.” …Pourtant, je pense que si nous voulons faire passer un autre message et que cela ait un impact réel et durable, la perspective du Dr. Klaus est la bonne.

J’aimerais que les Dr. Klaus se multiplient pour que plus de jeunes puissent s’émerveiller de leur fécondité. À vrai dire, pour moi, ça a toujours été un grand mystère que l’on ne puisse pas instinctivement choisir le parti de l’ouverture à la vie…

Myriam J.

Myriam a fait une licence d'histoire à la Sorbonne. Elle a été une contributrice régulière au site TPSG durant plusieurs années.

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