Ce Mercredi 7 Janvier 2014, la France est sous le choc. Après l’attentat dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo qui a coûté la vie à 12 personnes, la France est triste, en colère, indignée. Même si je suis à l’autre bout de la planète, cet évènement m’a fortement touché. Ce billet tente de résumer ce que je pense, il est plus personnel que d’habitude. Voilà quelques éléments à prendre en compte dans notre réaction.
Pleurer avec ceux qui pleurent
Aujourd’hui, nous voulons pleurer avec ceux qui pleurent (Rm 12.15). Cet évènement a coûté la vie à douze personnes. Douze personnes qui ont une famille. Douze personnes créées à l’image de Dieu. Douze personnes dont la vie compte aux yeux de Dieu, et dont la vie doit compter à nos yeux.
Prier pour les familles et proches des victimes
Nous voulons prier pour ceux qui souffrent de la perte d’un être cher. Nous voulons prier pour qu’ils puissent trouver leur réconfort en Dieu.
Prier pour les terroristes et leur famille
Jésus nous a appelés à aimer nos ennemis (Mt 5.43-45). Paul nous a exhortés: « Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas » (Rm 12.14) et « Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes » (Rm 12.17). Même si la colère et l’indignation nous gagnent, rappelons-nous ces enseignements et prions pour les terroristes.
Prier pour que la justice s’applique
Si à un niveau personnel nous devons prier pour nos ennemis et tendre l’autre joue, nous pouvons aussi prier pour que la justice s’applique, par le biais des autorités en place. Dans sa grâce, Dieu a mis en place les autorités pour restreindre et punir le mal: « Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains; car ce n’est pas en vain qu’ il porte l ‘épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal » (Rm 13.4). Pour plus de réflexions sur ce sujet, je vous conseille cet article de John Piper.
Pointer vers la justice céleste
Si nous ne devons pas nous venger nous-mêmes, c’est que nous savons que la justice ne nous appartient pas, mais appartient à Dieu: « Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit: À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. » (Rm 12.19). Nous savons aussi que la vraie justice n’existe pas en ce monde et nous voulons pointer la vraie justice, celle qui vient d’en haut.
Le monde est tordu
Le journal LeGorafi, connu pour ses titres remplis d’humour l’a dit en termes plus forts. Mais nous partageons tous ce sentiment. Le monde va mal. Quelque chose cloche. Cette barbarie n’est pas normale, pas acceptable. Le monde ne devrait pas ressembler à ça. Nous le savons, tout cela porte l’empreinte du péché. Mais le monde n’est pas seulement tordu. Nous sommes tous tordus. Rousseau disait que « L’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt. » Mais la Bible dit autrement: L’homme naît mauvais. Le problème ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur.
Nous rappeler que nous sommes tous coupables
Si nous parlons de justice, nous devons nous rappeler que nous sommes tous coupables devant Dieu (Rm 3.10, 23). En nous rappelant cela, nous nous souvenons de notre besoin de grâce et voulons étendre cette grâce à tous les hommes, en leur annonçant l’Évangile. Nous voulons redire que c’est le cœur qui est mauvais. Et que la seule solution vient d’un nouveau cœur (Ez 36.26).
Être des artisans de paix
Dans ces temps de violence, nous voulons réaffirmer notre rôle d’artisans de paix. Même si je n’étais pas d’accord avec tout ce que disait le journal, ni avec sa manière de le dire, je ne veux pas créer de polémique inutile en ce moment. Nous voulons témoigner de la paix qui nous habite et de la paix que Dieu offre au monde en Jésus. Nous laissons les débats et les controverses pour plus tard.
Nous rappeler l’église persécutée
Cet évènement tragique est l’occasion de nous rappeler que des frères et des sœurs meurent chaque jour parce qu’ils sont chrétiens. C’est l’occasion de constater que nous devons rester sensibles à ceux qui sont loin et qui souffrent, même si on n’en parle pas. Mais nous ne voulons pas, dans une maladresse malheureuse, oublier ceux qui souffrent aujourd’hui et ici. C’est triste de voir certains ne pas s’émouvoir de l’Église persécutée en d’autres temps, mais ce serait triste de ne pas les voir s’émouvoir aujourd’hui.
Être des témoins
Nous sommes appelés à être des témoins. Que notre parole soit douce (Pr 15.1), emplie de douceur. Recherchons la sagesse et l’amour pour savoir comment réagir et comment parler de cet évènement avec ceux qui nous entourent. Nous sommes appelés à être des lumières, et la lumière brille toujours plus fort dans les ténèbres.
Nous accrocher à notre espérance
Nous savons que notre espérance se trouve dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Nous savons qu’avant le retour de Jésus et sa justice, nous continuerons de vivre dans un monde teinté par le péché. Mais nous voulons nous rassurer en voyant la glorieuse espérance que Dieu nous promet: « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n ‘y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (Ap 21.4).