La société contemporaine a créé un paradoxe dans les relations humaines. Jamais nous n’avions eu accès à autant d’êtres humains. Jamais nous n’avions eu autant de moyens de communication, et ce avec le monde entier (y compris dans l’espace). Pourtant, nos contemporains n’avaient encore jamais ressenti autant de solitude et d’individualisme.
Je suis actuellement à l’IBG pour le séminaire Évangile 21 et les deux premières interventions sur le livre de l’Exode m’ont inspiré sur la manière dont Dieu utilise des hommes et des femmes dans l’accomplissement de son plan.
C’est une réflexion que nous pouvons avoir régulièrement. C’est un ressenti qui peut persister lorsque nous observons: quelqu’un qui nous semble triste, quelqu’un qui nous paraît en colère, ou quelqu’un qui pèche.
« Qui suis-je pour juger? Qui suis-je pour parler, et avec quelle légitimité? »
Dans une société « de spécialistes », ces questions sont très légitimes. Des spécialistes dans l’Église, nous en avons: les pasteurs. Pourtant, lorsque vous lisez la Bible et par exemple 1 Thessaloniciens 5.14, je crois que nous nous trompons sur notre rôle à jouer:
Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers tous.
Nous sommes tous concernés, il n’y a aucune exception. Le livre d’Exode et le séminaire m’ont inspiré en cela.
Schiphra et Pua sont les deux sages-femmes citées dans Exode 1. Elles ont été nommées par leur prénom dans la Bible alors que nous ignorons celui du roi d’Égypte dans le même verset. Elles étaient insignifiantes dans le monde à cette époque. Pourtant, Dieu fait le choix souverain de les utiliser pour changer la face du monde de l’époque. C’est parfois sur des micro-décisions que Dieu va influencer le monde entier. C’est parfois sur une parole complètement anodine qu’une vie peut changer radicalement de route, pour le meilleur comme pour le pire.
Dans l’épître de Jacques, l’apôtre met en garde les chrétiens quant à leur langue « pleine de venin mortel ». Les mots peuvent tuer. Mais ils sont utilisés par Dieu en permanence pour changer la vie des gens. Vous vous sentez insignifiants? Imposteurs? Détrompez-vous! Puisque vous avez une langue, puisque vous pouvez proclamer une parole et la Parole, Dieu va forcément vous utiliser pour l’édification de son Église.
Le défi? Comprendre, comme Schiphra et Pua, que la sagesse commence dans la crainte de l’Éternel. C’est par cette crainte que ces deux femmes n’ont pas tué les premiers-nés des Hébreux. C’est dans la crainte de l’Éternel que nos paroles peuvent avoir un impact bienfaisant pour nos frères et sœurs.
Souvent, nous n’en saurons jamais rien, mais parfois, des personnes reviendront vers vous avec ce genre de phrase: « Tu te souviens quand on avait discuté de cela? Tu avais dit ceci ou cela… eh bien j’y ai réfléchi et je l’ai pris en compte et les choses ont changé. » Dieu va vous utiliser de manière surprenante, assumez-le.
Ce titre est sous un certain angle que nous allons développer. Nous avons tous une certaine influence dans notre environnement. J’y ai pensé lorsque j’ai écouté Henri Blocher. Il a eu une influence massive dans le développement de la théologie en France durant ces dernières décennies. Cette influence est liée à notre mimétisme naturel. Nous observons le monde et les gens autour de nous dès notre conception.
Un enfant en bas-âge est influencé massivement par le comportement de ses parents. Nous sommes influencés par ceux qui nous entourent, et particulièrement ceux qui ont des compétences particulières ou que nous reconnaissons comme compétents ou exemplaires. Mais cela implique autant les bons que les mauvais côtés.
Cette influence est passive, car nous n’avons pas de contrôle sur la manière dont les personnes vont interpréter, et être influencés par ce que l’on fait ou ce que l’on dit. Cependant, cette influence est également active dans notre manière d’agir, dans nos comportements, et dans nos paroles. Cela renvoie à notre exemplarité. Être un bon conseiller et un mauvais mari n’est pas compatible dans l’Église locale. Je serai toujours un mari pécheur (demandez à mon épouse), mais je peux chercher la sainteté dans mes efforts, mes comportements, et mes paroles.
Je crois beaucoup à la sanctification communautaire, mais dans cette question du collectif, votre conseil et vos paroles dépassent le moment présent, car ils seront mis en parallèle avec votre vie quotidienne. En vous regardant dans le miroir, vous pourrez vous-même jauger sans difficulté l’intégrité globale de votre vie chrétienne.
Nous pouvons être encouragés dans ces deux domaines: Dieu utilise qui il veut selon son décret divin, mais il nous rend responsables sur notre intégrité chrétienne. Chacun des deux se nourrit inlassablement de l’autre.
webinaire
Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?
Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.
Orateurs
G. Bignon