La théologie de la prospérité fait fausse route. Toutefois, cela ne signifie pas pour autant que les bénédictions matérielles devraient attirer notre mépris. Voici une autre approche..
En tant que chrétiens, nous sommes « comblés de toute bénédiction de l’Esprit dans le monde céleste en raison de notre union avec Christ » (Ép 1.3). Nos bénédictions les plus précieuses sont clairement invisibles, bien que réelles.
Cette glorieuse réalité pourrait nous conduire à n’accorder aucune importance aux bénédictions plus terre à terre, celles qui sont liées à nos circonstances de vie. Or une telle attitude n’est ni nécessaire, ni particulièrement utile à notre santé spirituelle. Une autre approche semble préférable…
Il serait insensé de mépriser les biens matériels et la santé physique. De tels dons proviennent de Dieu. Cependant, ils ne constituent pas une fin en eux-mêmes.
Les bénédictions terrestres sont des panneaux indicateurs qui pointent vers les bénédictions célestes. Les bienfaits « terre à terre » nous rappellent que la grâce de Dieu se manifeste surtout, dans notre vie, par les bénédictions énumérées en Éphésiens 1.3-14. Ce n’est pas parce que les panneaux indicateurs sont parfois moins nombreux que les réalités célestes vers lesquelles ils nous orientent perdent de leur éclat.
Dans son excellent livre Et si je ne gâchais pas ma vie… (La Maison de la Bible, 2017), John Piper développe davantage ce raisonnement. Il explique par exemple comment un événement aussi terre à terre que l’acquisition d’une nouvelle voiture peut servir de tremplin à la méditation sur notre salut. Quel est le rapport?
Les grâces matérielles sont des rappels concrets des grâces spirituelles. Soyons clair: Dieu ne nous a jamais promis une vie facile! La théologie de la prospérité fait clairement fausse route: non, l’obéissance à Dieu, dans bien des cas, ne mène ni à la guérison physique, ni au succès professionnel, ni à la richesse. Néanmoins, il arrive que Dieu accorde des bienfaits à ses enfants sur le plan financier et matériel, dans leur cheminement professionnel ou dans leur santé physique. Lorsque cela se produit, ce qui n’est ni promis, ni garanti, alors nous nous trouvons devant un panneau indicateur.
Ainsi, l’acquisition d’une nouvelle voiture qui répond convenablement à nos besoins, que nous l’ayons obtenue en travaillant dur ou en profitant d’une occasion unique ou de la générosité d’une autre personne, n’est rien de moins qu’un appel à la méditation.
Je peux par exemple prier en méditant de cette manière:
Merci, Seigneur, d’avoir pourvu à ce besoin. Merci pour cette voiture qui me sera d’une grande utilité. Tu me l’as accordée dans ta bonté! Je ne la mérite pas. Cette voiture me rappelle que tu ne me traites jamais selon mes mérites, mais toujours avec grâce. J’en profite pour te louer pour le plus grand des cadeaux, Jésus-Christ mon Sauveur!
Je le redis: aucune bénédiction matérielle n’est une fin en soi. Si la nouvelle voiture tant espérée manque à l’appel, pas de problème! De nouveau, je peux prier en méditant:
Seigneur, je sais que tu pourvoiras à tous mes besoins selon ta sagesse. Actuellement, j’ai du mal à joindre les deux bouts. Mais je sais que je suis riche dans le monde céleste. Tu me réserves une héritage qui dépasse l’imagination humaine. Ouvre mes yeux sur cette réalité, affermis mon espérance!
En conclusion, les bénédictions matérielles, qu’elles soient présentes ou absentes de notre quotidien, sont de merveilleux panneaux indicateurs qui pointent vers des textes bibliques comme Éphésiens 1.3-14.
Article publié le 16 juillet 2019, remis en avant pour profiter à de nouveaux lecteurs.