Le Nouveau Testament décrit notre rapport au péché comme un combat. Nous sommes en guerre contre notre péché, une guerre dont les batailles devraient être de plus en plus faciles mais une guerre qui ne finira qu’à notre mort. Les puritains parlaient de mortification du péché: faire mourir le péché. Cette guerre est une affaire de tous les jours. Tous les jours nous devons lutter contre le péché qui nous enveloppe si facilement (Hé 12.1). Tous les jours nous devons, à nouveau, faire mourir notre péché. Oui, mais comment? Pour cela, je vous propose 5 pistes concrètes.
Notre vocabulaire trahit souvent notre vision du péché. Ainsi, nous parlons d’un (vilain) défaut, ou d’un trait de caractère, ou encore d’une faiblesse. Tout ça parce que nous n’osons pas nommer le péché par son nom. Et pourtant, la première des étapes, c’est de reconnaitre nos péchés et de les nommer.
J’ai travaillé de nombreuses année en centre de loisirs. Un des jeux préférés des enfants étaient la gamelle. Et dans notre règle, si on ne connaissait pas le prénom de quelqu’un qu’on avait vu caché, alors cette personne pouvait rester à sa place. Et ça pouvait nous faire perdre la partie. Avec le péché c’est pareil. Ce n’est qu’en l’appelant par son nom qu’on pourra le déloger.
Le péché a toujours été grave. Pécher c’est désobéir à Dieu ou, comme Henri Blocher l’a récemment dit, c’est « cracher au visage du Créateur ». Il n’y a qu’en voyant le péché tel qu’il est, dans toute sa laideur, que nous pourrons voir le vrai visage de notre ennemi. C’est à cause du péché du peuple que Dieu veut le punir (Mi 1.5). Il est comme une plaie incurable (Mi 1.9), qui a gangrené tout le peuple.
Voir le péché comme Dieu le voit, c’est aussi voir ses effets sur notre relation avec Dieu, dans notre vie et dans nos relations avec les autres. Le péché est une insulte à Dieu et à l’œuvre de la croix. C’est à cause de nos péchés que Jésus est mort. Mais notre péché attriste aussi Dieu et ternit notre relation. Le péché nous ravit aussi la joie de notre salut (Ps 51.14). Et nos péchés, même ceux que l’on croit cachés, ont un impact sur notre relation avec les autres.
Certains péchés sont évidents, d’autres moins. Le problème, c’est que nous avons tendance à nous attarder à ce que nous voyons. C’est plus facile de passer l’aspirateur sur le tapis devant le canapé que le passer sous le canapé! Et puis après tout, les invités n’iront jamais jeter un coup d’œil là-dessous. Enfin, jusqu’à ce que quelque chose tombe, roule et se transforme en mouton!
Il est plus facile de traiter les péchés qui se voient et de faire comme si les autres n’existaient pas. Et puis, après tout, c’est aussi pratique parce que les autres voient les premiers et pas les seconds. On pourrait même passer pour de bons chrétiens…
Mais le péché qui n’est pas mis en lumière est un péché qui grandit. Et qui détruit. Notre relation à Dieu, aux autres… Parmi ces péchés moins évidents, on pourrait nommer l’inquiétude, la peur, le mécontentement, l’impatience, la jalousie…
L’idolâtrie est aussi un péché aux contours subtils. Nous savons que l’idolâtrie ce ne sont pas que les poteaux de bois et les statues taillées. Nous savons que le sport, la carrière, les relations, les hobbies peuvent devenir des idoles pour nos cœurs. Nous savons que tout ce qui est placé avant Dieu devient une idole. Mais qu’en est-il de celles qui ont l’apparence de la piété? Une bonne théologie (je parle pour moi), de bonnes lectures, notre fréquentation au culte, notre service dans l’Église, notre discipline et notre piété, nos afflictions et nos épreuves, même notre foi. Toutes ces choses peuvent devenir des idoles. Tout ce qui détourne notre regard de Jésus et fait notre joie peut nous tromper et faire de nous des idolâtres.
Certains chrétiens crient au légalisme en entendant la notion de discipline. Mais la grâce ne s’oppose pas à la notion de discipline, mais à celle du mérite. La discipline est un moyen que nous devons utiliser dans notre combat contre le péché. C’est la discipline qui nous aide à nous maitriser, à ne pas transformer un regard anodin en regard chargé de convoitise, à ne pas transformer une mauvaise pensée en parole destructrice, à ne pas laisser le doute devenir une accusation contre Dieu ou un coup de marteau sur le doigt en juron.
La discipline ne vient pas remplacer notre piété, elle la soutient. C’est la discipline qui nous permet de faire ce que nous devons et savons être bon, mais quand nous n’en avons pas envie. Si les athlètes s’entrainaient que lorsque ils en ont envie, ils n’attendraient pas les JO. Si je lisais ma Bible uniquement quand l’envie me prend, je la lirais beaucoup moins.
L’Église est un de nos atouts dans notre combat pour la sainteté. Pourtant, nous décidons souvent de combattre seul. Nous nous privons de la grâce de combattre ensemble peut-être par timidité, surement par orgueil. La Parole nous encourage à combattre ensemble dans la confession (Ja 5.16).
Trouvons un frère (pour les hommes) ou une sœur (pour les femmes) avec qui nous pourrons partager nos luttes et ses larmes, les victoires et ses joies. Ne nous privons pas de ceux que Dieu place à nos côtés comme nous compagnons d’armes.
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Ce replay du webinaire de Raphaël Charrier a été enregistré le 9 octobre 2018. Découvre tous les webinaires TPSG par ici.
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R. Charrier