5 mythes autour des loisirs

SportLoisirsProductivitéHérésies/Faux enseignements

Définition du loisir

Qu’est-ce que le mot « loisir » évoque pour vous? Voici les mots qui me venaient à l’esprit avant: charnel, du monde, paresse, idolâtrie, égoïsme, improductivité.

Je dis « venaient », car maintenant je ne vois plus les loisirs sous cet angle. Par la grâce de Dieu, j’ai réalisé que ma compréhension des loisirs était fausse. Les mots cités plus haut peuvent sûrement décrire des aspects néfastes du loisir ou des excès, mais ne décrivent pas les loisirs de manière exacte et vraie.

Voici quelques définitions du mot « loisir » issues du dictionnaire:

  1. « Liberté octroyée par l’arrêt d’activités, plus particulièrement temps libre, hors du travail ou des obligations. »
  1. « Temps dégagé des contraintes de travail ou de responsabilités qui permet de se reposer, de pratiquer un sport ou un hobby. »

Voici quelques synonymes:

décompression, aise, relaxation, vacances, répit, repos, détente, paix, calme.

Ce sont là des descriptions plus précises des loisirs, le type de loisir vital que Dieu a voulu pour vous et moi. « Temps« , « affranchi des obligations« , « repos » et « plaisir ».

Cela pourrait être résumé par le terme « holistique »: qui profite au corps, à l’esprit, à nos émotions, à l’âme.

En tant que chrétiens, nous avons peut-être du mal avec l’idée de loisir, car nous en avons vu les excès. Nous pouvons même penser qu’ils n’ont pas leur place dans la vie chrétienne. J’espère vous prouver le contraire et vous montrer qu’ils sont en fait essentiels à une vie chrétienne saine, équilibrée, basée sur la grâce.

Voici les mythes courants qui circulent concernant le loisir

Mythe 1. S’occuper de son corps n’est pas spirituel.

Bien que le monde valorise outre mesure le corps aux dépens de l’âme, l’Église, de son côté, est parfois tombée dans l’excès inverse et a mis l’accent sur l’âme à l’exclusion du corps. Dans certains cercles chrétiens, se préoccuper de son corps est considéré comme non spirituel.

Cependant, la Bible propose un équilibre entre ces deux extrêmes et nous guide dans les soins à octroyer tant au corps qu’à l’âme. L’apôtre Paul nous présente sa théologie du corps dans 1 Corinthiens 6.9-20.

Il commence par admettre que le corps a été souillé par le péché (1 Co 6.9-10). Cela ne veut pas dire qu’il faut oublier le corps. Non, Paul nous dit que la rédemption obtenue par Christ n’est pas seulement pour l’âme, mais aussi pour le corps. Le salut est à la fois pour l’âme et pour le corps, « le corps… est pour le Seigneur » insiste Paul, « et le Seigneur est pour le corps. » (1 Co 6.13). Il a fait le corps, il l’a sauvé et l’intérêt qu’il y porte est éternel.

Qui plus est, votre corps est membre de Christ (1 Co 6.15-17). Ce n’est pas seulement votre âme qui est membre de Christ, mais également votre corps. Cela devrait avoir un impact indéniable sur la façon dont vous en prenez soin. Non seulement cela, mais votre corps est le temple du Saint-Esprit (1 Co 6.19). Il est la maison de l’Esprit saint. Celui-ci en a fait sa demeure. Pensez aux soins que vous prodiguez à votre maison. Combien plus devriez-vous vous préoccuper de la maison de l’Esprit saint!

De plus, si tant est que ce soit possible, nous avons une source de motivation encore plus grande: votre corps a été racheté au prix du sang versé par Christ (1 Co 6.20). Il en a payé la rançon la plus élevée au monde. Pensez à l’objet le plus cher que vous ayez acheté. Était-ce une voiture, une maison? Comment l’avez-vous protégée et l’avez-vous entretenue? Maintenant, pensez au prix particulièrement élevé que Christ a payé pour votre corps et pensez à la manière dont vous gérez ce corps acquis au prix du sang.

« Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes » dit Paul, « vous avez été rachetés à un grand prix. » (1 Co 6.19–20). Nous appartenons à un nouveau propriétaire qui a payé un prix astronomique pour ce bien. Il réclame nos corps comme les siens propres et nous demande de nous en occuper pour sa propre gloire. C’est pourquoi il conclut « Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps » (1 Co 6.20). La logique paulinienne est simple: Christ nous a rachetés, corps et âme. Servez-le donc, corps et âme. Nous aurons à rendre compte devant Dieu de la manière dont nous aurons utilisé, abusé, sous-utilisé ou sur-utilisé son bien. Cela devrait faire la différence dans notre manière de considérer, mais aussi de traiter notre corps.

Mythe 2. le temps libre quotidien n’est pas une nécessité

Chaque chrétien souhaite mieux connaître Dieu; peu de chrétiens luttent pour atteindre le silence indispensable à la connaissance de Dieu. Nous assourdissons nos journées avec des cymbales remplies de sons discordants qui nous immobilisent, de sons qui détruisent notre intellect et retentissent dans nos oreilles et dans nos âmes. Ce sont les cymbales de la honte, de la cupidité, de la colère, des querelles, du ressentiment, de la vanité, de l’anxiété, de l’inquiétude, de l’apitoiement sur soi. Nous sommes atteints de toute part par un fatras d’attentes qui se répètent inlassablement: de la part de la famille, de notre employeur, de l’Église et plus particulièrement de nous-mêmes.

Mais, de quelque côté que nous nous tournions, nous tombons aussi sur les cymbales gigantesques des médias et de la technologie qui nous abreuvent: que cela soit de l’ordre du local, de l’international, sous format papier, pixélisé, par audio et par vidéo, avec du son et de l’image, par bip ou tweet, par notifications ou rappels: c’est sans fin. Pas étonnant que nous ayons par moment l’impression de devenir fous! Cliquant et claquant, s’abattant ou s’écrasant, bourdonnant ou carillonnant, grinçant et crissant, c’est un gigantesque orchestre de cymbales qui nuisent à notre paix et dissolvent l’âme.

Alors « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu! » Notre temps calme est notre façon d’obéir à cette injonction.

Cela peut être juste une pause mentale, mais cela implique souvent une pause à la fois physique et mentale. J’essaie de m’approprier des temps calmes à différents moments de la journée, des temps où je fais taire les cymbales.

Le premier est idéalement mon temps de culte personnel, avant même que la clameur des courriels, du ménage, des réseaux sociaux ou des nouvelles ait commencé. C’est le moment où mon âme est la plus tranquille et où je trouve mes repères.

Sans lui, ma journée sera moins productive, souvent épuisante et chaotique, comme si je prenais la route vers une destination inconnue sans avoir vérifié l’itinéraire auparavant sur mon GPS. C’est un temps idéal où je me connecte volontairement à Dieu par sa Parole et lui demande de diriger et bénir ma journée. C’est mon GPS spirituel, grâce auquel je repère ma position dans l’éternité, dans ma vie et par rapport à mes priorités quotidiennes.

Mes autres temps calmes varient dans la journée. Pour faire simple, ce sont de courtes pauses dans le flot des activités. Je peux les utiliser pour faire de l’exercice, lire ou écouter la station radio Moody (NDT: station américaine de musiques chrétiennes). Boire un café tranquillement m’est aussi très profitable. Je peux aussi prendre un moment pour sortir, regarder, écouter et m’émerveiller de la création de Dieu. Ou bien je vais partager un moment avec une amie. Quoi que ce soit, ce sera forcément un temps où je mettrai mon cerveau multi-tâche en « pause ».

Sans ces temps journaliers de ressourcement physique et mental, j’ai du mal à avoir une communion  avec Dieu qui me régénère. Évidemment, il arrive que certains jours nous ayons à peine le temps de respirer, mais aménager des temps calmes quotidiens devrait être une priorité.

Il y a des périodes de la vie où cela est plus difficile à mettre en place, comme quand nous avons des enfants en bas-âge à la maison. Mais, même à ces périodes-là (et surtout à ces périodes-là), nous avons besoin de ces temps libres. Demandez à Dieu de vous aider à instaurer ces temps calmes dans votre quotidien ou bien à une heure donnée de la journée (quand les enfants font la sieste, par exemple).

Laissez la liste de tâches de côté et faites pour une fois quelque chose de totalement différent. Auparavant, j’étais à fond sur le ménage quand c’était l’heure de la sieste des petits. J’ai négligé ces temps de repos mental qui m’auraient évité de tomber dans la spirale de l’épuisement et de la dépression.

OUI, le loisir quotidien est une nécessité!

Lire la 2ème partie de cet article


Merci à Christine Davée pour la traduction de cet article.

Shona Murray

Shona Murray est mère de cinq enfants et a fait l'école à la maison pendant quinze ans. Elle est médecin et a été médecin de famille en Écosse jusqu'à ce qu'elle déménage aux États-Unis avec son mari, David.

Ressources similaires