Je me souviens enfant m’être accroché, dans une station essence, à la jambe de mon père. Jusqu’à ce que je remarque que ce n’était pas la jambe de mon père que j’étais en train d’étreindre. C’était bien embarrassant! C’était un cas d’identité erronée.
De la même manière, dans l’évangélisation, je remarque des cas d’identité erronées. Il y des choses que certaines personnes confondent avec de l’évangélisation. Ces cas d’identité erronée peuvent avoir des conséquences plus sérieuses que juste un embarras passager. Voici cinq choses souvent confondues avec l’évangélisation.
“N’est-ce pas faux d’imposer notre croyance à d’autres?” est probablement l’objection la plus fréquente à l’évangélisation. Quelques-uns n’évangélisent pas, parce qu’ils se sentent imposer quelque chose aux autres. Et vu la manière dont l’évangélisation est parfois faite, je peux tout à fait comprendre cette objection!
Mais si vous revenez à la présentation biblique de l’évangélisation, vous saurez que ce n’est vraiment pas une question d’imposer vos croyances. Il est important de comprendre que le message que vous partagez n’est pas tout juste une opinion. C’est un fait. C’est la vérité. C’est pourquoi partager l’évangile ne peut pas être appelé une imposition, pas plus qu’un pilote ne peut imposer sa croyance à tous ses passagers que la piste est ici et non là-bas.
De plus, les vérités de l’Évangile ne sont pas les vôtres. Elles ne se rapportent pas uniquement à vous ou à votre perspective ou expérience, ou du fruit de votre imagination. Quand vous évangélisez, vous ne dites pas juste, “C’est comment moi j’aime bien penser Dieu,” ou “C’est comment moi je le vois.” Vous présentez l’Évangile chrétien. Vous ne l’avez pas inventé, et vous n’avez pas l’autorité de le modifier.
Un des témoignages les plus connus est celui donné par un homme aveugle que Jésus guérit. Quand on interrogea l’homme après sa guérison, il répondit à propos de Jésus: “S’il est un pécheur, je ne sais pas ; je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois!” (Jn 9.25).
L’homme n’a pas pris en compte les menaces de ceux plus honorés et respectés que lui et il a donné ce témoignage verbal de la puissance de Dieu. C’est un témoignage merveilleux et puissant, mais ce n’est pas de l’évangélisation. Il n’y a pas d’Évangile dedans. L’homme ne savait même pas qui était Jésus.
Un témoignage d’une vie transformée est merveilleux et inspirant, mais c’est l’Évangile de Jésus-Christ qui explique le pourquoi de la transformation et le comment.
Être impliqué dans des actions sociales peut pointer vers l’Évangile, c’est pourquoi Jésus a enseigné ”Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.” (Mt 5.16). Démontrer la compassion et bonté de Dieu à travers nos actes est une bonne chose. C’est tout a fait approprié pour le chrétien. Mais de telles actions ne sont pas de l’évangélisation. Elles recommandent peut-être l’Évangile, mais elle ne le partagent avec personne. Pour que ça soit de l’évangélisation, l’Évangile doit être communiqué clairement, que ce soit sous forme écrite ou orale.
Quand nos yeux se détournent de Dieu pour se poser sur l’humanité, les problèmes sociaux prennent la place du péché, des problèmes horizontaux remplacent le problème vertical fondamentale entre nous et Dieu, et gagner des élections éclipse gagner des âmes.
D’autres confondent apologétique et évangélisation. Comme les autres activités qu’on vient de voir, l’apologétique est en soi une bonne chose. Pierre nous instruit d’être prêts à donner une raison pour l’espoir que nous avons (1 Pi 3.15). Et l’apologétique fait exactement ça. L’apologétique nous donne une réponse aux questions et aux objections que les gens formulent sur Dieu ou Jésus, ou sur la Bible ou le message de l’Évangile.
Répondre aux questions et défendre des aspects de la Bonne Nouvelle fait partie des conversations qu’ont les chrétiens avec les non-chrétiens. Dans notre propre expérience de conversion, il est probable qu’on a été touché par des arguments apologétiques de par nos lectures, nos discussions et nos pensées. Mais ce n’est pas de l’évangélisation.
L’apologétique peut offrir des merveilleuses occasions pour l’évangélisation. Être prêt à parler des origines et des problèmes du monde peut nous amener à des discussions honnêtes sur l’Évangile.
Le plus grand danger dans l’apologétique c’est se laisser distraire du message principal. Évangéliser, ce n’est pas défendre la naissance virginale de Jésus ou la véracité historique de la résurrection. L’apologétique défend la foi en répondant aux questions qu’ont d’autres personnes à propos du christianisme. C’est répondre à un agenda que d’autres personnes dictent. L’évangélisation, par contre, est suivre l’agenda du Christ, la Bonne Nouvelle le concernant. L’évangélisation est l’acte positif de raconter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et le chemin de salut en Lui.
Finalement, une des erreurs les plus fréquentes et les plus dangereuses dans l’évangélisation est de confondre les résultats de l’évangélisation (la conversion des incroyants) et l’évangélisation en soi (le simple fait de raconter le message de l’Évangile).
Qui peut nier que beaucoup de ce qu’on appelle aujourd’hui de « l’évangélisation » est fait de la manipulation émotionnelle ? Elle cherche à obtenir une décision passagère de la part du pécheur, tout en négligeant la vérité biblique que la conversion est le résultat d’un acte surnaturel et bienveillant de Dieu sur le pécheur !
Quand on est impliqué dans un programme dans lequel les convertis sont vite comptés, les décisions résultent de manipulation, et l’évangélisation est mesurée par son effet immédiat, on dévalorise la véritable évangélisation et les véritables églises.
L’appel chrétien à l’évangélisation n’est pas un appel à persuader des personnes de prendre des décisions mais plutôt de leur proclamer la Bonne Nouvelle du salut en Christ, les appeler à la repentance, et de rendre à Dieu la gloire pour la régénération et la conversion.
Ce n’est pas un échec de proclamer l’Évangile à quelqu’un qui ne se convertit pas. Nous échouons seulement quand on ne transmet pas l’Évangile de manière juste. L’évangélisation ce n’est pas convertir des personnes ; c’est leur dire qu’elles ont besoin d’être converties et de leur dire comment elles peuvent l’être.
Cet article a été adapté de The Gospel & Personal Evangelism (L’Évangile et l’évangélisation personnelle) Traduit par Myriam Schirmer avec permission.
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Ce replay de Jean S'chott et Yan Z'borowska qui nous parlent des opportunités de témoignage qu'offre "l'évangélisation relationnelle" dans notre société qui s’éloigne toujours plus du christianisme enregistré le 13 Janvier 2022.
Orateurs
J. S'chott et Y. Z'borowska