L'évangélisation ne demande que peu de choses, mais des choses que l'on ne peut vivre que si l'on prend le témoignage comme un mode de vie qui s'enracine dans la prière.
Paul dit aux chrétiens de Colosses:
Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. Priez également pour nous: que Dieu ouvre une porte à notre parole, afin que je puisse annoncer le mystère du Christ, pour lequel je suis dans les chaînes, et en parler clairement comme je le dois. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors. Rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun.
(Col 4. 2-6)
Quand nous prions avec persévérance notre Dieu, nous apprenons à nous comporter selon la sagesse de Dieu dans ce monde. En devenant sage nous rachetons le temps, ce qui signifie que nous valorisons les moments que nous vivons avec les autres afin de leur donner du sens. Enfin, racheter le temps ouvrira des portes pour que nous parlions de notre foi.
Prendre à rebours ces commandements nous en démontrent la logique spirituelle: si nous devons répondre à des questions, c’est qu’elles nous sont posées. Si l’on nous pose des questions, c’est parce que notre comportement interpelle par la sagesse de Dieu manifestée en nous. Si nous nous conduisons avec sagesse, c’est parce que nous avons persévéré dans la prière (Je suis tributaire de Raphaël Anzenberger qui m’avait fait remarquer cela).
Selon Paul, la vie chrétienne ordinaire attirera notre entourage à découvrir le pourquoi de nos avis, actes et choix.
En d’autres termes, nos vies s’inscrivent dans la stratégie que Dieu a choisie pour faire connaître au monde entier la vie, la mort et la résurrection de Jésus telle qu’affirmée dans les Écritures.
Les chrétiens qui habitaient la ville de Colosses vivaient dans un monde de paganisme et de pluralisme religieux. Les gens croyaient en plein de divinités sans que ça change fondamentalement quelque chose dans leur vie.
Dans ce contexte, l’apôtre Paul prêchait l’Évangile qui transforme. Cela consiste à être uni à la vie de Jésus-Christ ayant reçu son salut promis à quiconque croit. Cette nouvelle vie pousse ceux qui sont unis à Christ, son corps, l’Église, à mener une vie radicalement différente, une vie qui imite celle de Jésus-Christ.
Les défis des colossiens du 1er siècle ressemblent à ceux des chrétiens français du XXIème. Nous vivons dans un monde qui est revenu de tout. Sceptiques envers les religions, les idéaux politiques, le progrès… Malgré tout, le monde cherche la prochaine tendance à laquelle se vouer… qui finira par les décevoir.
Si l’Évangile de la grâce est l’unique espérance, l’Église doit alors en démontrer sa puissance dans l’ordinaire du quotidien.
Osons répondre à ces questions:
Bien que fils de Dieu, plus que quiconque il était conscient de l’importance de prier le Père afin de mener à terme sa mission. Il n’a jamais compromis sa sainteté, mais s’est montré dévoué au salut des pécheurs. Il savait répondre aux questions et commencer là où en étaient ses prochains pour leur expliquer les vérités de l’Évangile.
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R. Charrier