Le titre est accrocheur, mais n’est pas mensonger. Il y a vraiment 3 mots qui m’aident quand je suis tenté de me mettre en colère ou de tomber dans la rancune quand on m’a causé du tort.
Oui, ce sont ces 3 mots-là qui me gardent: « Je suis responsable. » Pourquoi? Parce qu’ils m’empêchent de tomber dans l’accusation et me placent devant mes responsabilités. Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai tendance à savoir assez vite ce que les autres devraient faire. Me rappeler que « je suis responsable » m’aide à me demander d’abord ce que moi, je devrais faire.
Écrire un article sur l’ensemble de nos responsabilités en tant que chrétien serait impossible. Le Nouveau Testament regorge de commandements et d’injonctions destinés à orienter notre éthique. Mais je voudrais souligner 2 aspects qui m’ont particulièrement aidé au fil des années.
Paul, dans sa lettre aux Colossiens, les invite à (1) se supporter et (2) se pardonner:
Supportez-vous les uns les autres et, si l’un de vous a une raison de se plaindre d’un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.
Colossiens 3.13
Souvent, on (je) confond ce qu’on doit supporter et ce qui demande notre pardon. Confondre les deux est grave. Si je ne supporte pas un frère alors qu’il n’a pas péché, je pèche. Mais si je supporte un frère qui a péché, je pèche aussi. Je peux facilement confondre ce qui m’irrite chez quelqu’un et taxer ça de péché. Ce n’est pas parce que mon frère porte un tee-shirt qui ne me plait pas qu’il a péché contre moi. Ce n’est pas parce que sa manière de faire la vaisselle n’est pas la même que la mienne qu’il a péché contre moi. Ici, on parle d’un péché, qui mérite le pardon, pas d’une irritation qui mérite qu’on la supporte. Beaucoup de choses peuvent nous irriter, mais attendre une demande de pardon pour autre chose qu’un péché banalise le pardon.
Il y a des situations où nous devrons supporter nos frères et sœurs et exercer notre patience et d’autres où nous devrons leur pardonner leurs offenses. Mais il ne faut pas confondre les deux. Tout n’est pas un péché, tout ne demande pas qu’on pardonne. Mais tout n’est pas supportable, et parfois, le pardon est nécessaire parce que le péché a créé une offense et brisé une relation.
Dans tous les cas, je suis responsable de ma manière de réagir. Que l’autre m’irrite ou m’offense, je me dois de bien réagir. Souvent, les situations dégénèrent parce que celui qu’on offense s’énerve et pèche à son tour. Quelle que soit la situation, la manière dont on m’a parlé, ce que l’on m’a fait (ou pas), je peux même être victime d’injustice ou d’abus, je suis responsable de ma manière de réagir. Parfois, je suis tenté de balancer ce passage aux autres, après tout, eux aussi doivent me supporter et me pardonner. Mais je me souviens que je suis responsable de ma manière de réagir. Le reste ne m’appartient pas.
Comparez:
Si donc tu présentes ton offrande vers l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande devant l’autel et va d’abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande.
Matthieu 5.23-24
et
Si ton frère a péché [contre toi], va et reprends-le seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère
Matthieu 18.15
Vous voyez le point commun? Que ce soit moi (1) l’offenseur ou (2) l’offensé, c’est à moi d’aller voir l’autre. Je suis responsable, quelle que soit la situation, d’aller voir mon frère pour me réconcilier avec lui. Soit pour lui demander pardon, soit pour lui offrir mon pardon.
Cette vérité m’a gardé de laisser pourrir des relations ou des conflits. Ce n’est pas toujours facile, jamais agréable, mais toujours utile.
Dans ces passages (Col 3.13; Mt 18.15), Dieu nous donne l’exemple: lui-même. Si Dieu nous demande de pardonner à nos frères, c’est aussi parce que lui, il nous a pardonné. Mais cette vérité ne nous renseigne pas seulement sur le pourquoi, mais aussi sur le comment.
Notre attitude naturelle dans un conflit est d’attendre que l’autre fasse le premier pas. Notre orgueil nous empêche de voir notre propre péché et notre propre besoin de la grâce et nous restons bloqués dans cette attitude destructrice. Mais Dieu, dans sa perfection et sa sainteté, est venu vers nous, alors que nous l’avions offensé (Rm 5.8)! C’est lui qui a été à l’initiative de la réconciliation. C’est lui qui a envoyé son Fils (Jn 3.16), alors que nous étions rebelles et blasphémateurs.
C’est cet exemple que Dieu nous demande de suivre. Comme lui, nous devons prendre l’initiative et aller vers l’autre.
webinaire
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Ce replay du webinaire de Raphaël Charrier a été enregistré le 9 octobre 2018. Découvre tous les webinaires TPSG par ici.
Orateurs
R. Charrier