Apocalypse: ce qu'il faut savoir avant d'ouvrir le livre

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J’ai pendant longtemps pensé que le mot apocalypse était un synonyme de catastrophique… ! Et même de nos jours, ce n’est pas spontanément le livre sur lequel j’aurais envie de me pencher. Mais ce que Jésus nous dit m’encourage à ne pas faire d’impasse : « Oui, vraiment, je vous l’assure : tant que le ciel et la terre resteront en place, ni la plus petite lettre de la Loi, ni même un point sur un i n’en sera supprimé jusqu’à ce que tout se réalise. » (Mt 5.18)

Ce que je propose ici et dans les semaines à venir ne pourra pas résoudre les difficultés à lire ce livre complexe, mais est une invitation à y entrer.

Le genre apocalyptique

Le terme « apocalypse » est issu du grec « apocaluptein » qui signifie « écarter le voile ». C’est en cela qu’il est une « ré-vélation ».

Elle nous rappelle le but de la marche, le « Jour » où Dieu établira définitivement son règne sur le monde.

Prophétisme et Apocalypse de Jean

Une comparaison entre prophétisme et Apocalypse peut être éclairante.

Au nom de qui ?

Le prophète parle sous son vrai nom ; il se présente comme un témoin du Dieu vivant, interpellant l’homme dans l’aujourd’hui de son histoire.

L’apocalypse est signée. L’auteur se nomme lui-même Jean. Il se présente comme un témoin du Christ vivant ; c’est le seul titre qu’il avance pour être cru. Il rejoint ainsi la pratique des prophètes. La seule autorité qui puisse assurer ce message, c’est le Christ.

Pour des initiés ?

Le prophète utilise parfois les visions mais il s’exprime avant tout en discours. Il transmet au peuple la Parole de Dieu.

Jean, à première vue, semble plutôt laisser la place aux images mystérieuses. Et pourtant, pour celui qui connaît bien l’Écriture, la plupart des images se laissent décrypter et devaient être beaucoup plus transparentes au Ier siècle. Certaines images hostiles, pourtant, résistent à notre compréhension…

Une espérance pour ce monde ?

Le prophète prêche souvent dans une période difficile et son message est souvent dur. Mais, même chez les plus pessimistes, il reste un espoir, il exhorte le peuple à revenir à l’Alliance, c’est donc qu’elle est possible.

L’apocalypse conduit apparemment au pessimisme. Il y a bien déferlement de Satan, mais les visions sont toutes centrées sur Jésus, et cela change tout. Le déchaînement du mal est déjà chose faite, puisque l’Agneau a été égorgé ; mais la victoire finale, aussi, est acquise en lui, puisqu’il est vivant.

On voit donc que si l’œuvre de Jean est une « apocalypse », elle s’apparente au message des prophètes. Mais un évènement a bouleversé les choses entre les premiers et le second : la mort  et la résurrection de Jésus. Jean nous exhorte à travailler, à nous engager pour faire réussir l’œuvre du Christ. Mais nous pouvons le faire avec une espérance indéfectible puisque tout est déjà fait en Jésus Christ.

Myriam J.

Myriam a fait une licence d'histoire à la Sorbonne. Elle a été une contributrice régulière au site TPSG durant plusieurs années.

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