Différentes manières de parler du péché
Le péché peut devenir public de trois manières différentes: quelqu’un peut le reconnaître, on peut le voir ou on peut en entendre parler. Chacune de ces manières suggère une approche différente. Par exemple, une personne qui confesse son péché est déjà engagée dans la lutte contre celui-ci. Mais une personne dont le péché a été découvert par autrui n’est peut-être pas encore engagée dans cette lutte. Vous devez ajuster la façon de reprendre une personne en fonction de son honnêteté et de sa propre conscience. Voici ci-dessous quelques manières d’engager une conversation sur le sujet.
1- Il est important de dire quelque chose
Les premiers mots sont les plus difficiles. Quand vous ne savez pas quoi dire, soyez honnête:
« Tu comptes beaucoup pour moi. J’ai vraiment apprécié ta volonté de dire que tu es en lutte avec la pornographie, mais je crains que trop de personnes te laissent seul dans ce combat. Serais-tu d’accord qu’on en parle? »
« Une chose que tu as dite l’autre jour m’a vraiment frappé. C’est lorsque tu étais en colère contre ta femme. Serais-tu d’accord qu’on en parle? »
« Je sais que tu as été très occupé par ton travail et souvent en déplacement ces derniers temps. Ça me fait penser à la façon dont ma propre lutte contre les tentations peut être plus ardue quand il y a moins de gens autour de moi qui me connaissent. Comment est-ce que tu as géré tes tentations lorsque tu étais sur la route? »
Si vous avez des preuves évidentes d’actions pécheresses, soyez précis. S’il s’agit juste de préoccupations ou de questionnements, soulevez-les simplement, sans être accusateur. Cela peut être difficile, mais quitte à avoir des regrets, la plupart d’entre nous regrettons de n’avoir pas ouvert la bouche.
2- Le « nous » vaut mieux que le « tu »
Un homme a pris un virage décisif dans son combat contre les drogues illicites lorsque sa femme a découvert qu’il avait recommencé à consommer. Elle a alors répondu: « Qu’allons-nous faire? » Autrement dit: « Comment allons-nous combattre cela ensemble? » En réponse au péché de son mari, elle s’est rapprochée de lui. Ainsi a débuté un processus incluant un plan d’action clair, des années de sobriété et une relation croissante.
« Nous sommes dans le même bateau. » Cela peut signifier que vous ne comprenez pas entièrement la nature du péché d’un autre, mais que vous serez à côté de lui, avec patience et bonté, dans le combat. Cela peut aussi signifier que vous comprenez son péché parce que vous vous débattez aussi avec un péché de la même sorte. Quel que soit le péché que vous voyez chez les autres, une brève recherche révélera généralement que vous êtes également vulnérable au même type de péché. Votre version peut sembler différente, mais elle provient des mêmes désirs rebelles.
3- Il faut plus de questions que d’exhortations
Lorsque Jésus parlait avec des personnes en prise avec le péché, il posait souvent des questions: « Pourquoi pensez-vous ces choses? » « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal? » (Mr 3.4). « Pouvez-vous faire jeûner les amis de l’époux pendant que l’époux est avec eux? » (Lu 5.34). Ces questions ont souvent deux objectifs. Premièrement, Jésus nous invite à pointer quelque chose. Le péché a tendance à être moins attrayant quand il est inspecté de près. Deuxièmement, Jésus nous invite à une conversation. Il pose des questions afin d’obtenir une réponse. « Viens maintenant, réfléchissons ensemble » est une façon habituelle pour le Seigneur d’aborder le sujet de notre péché.
Parmi les questions que nous pouvons poser, n’oublions pas la question « Comment puis-je t’aider? »
4- Le péché est personnel
Le péché est toujours dirigé contre Dieu, que nous en soyons conscients ou non. Il repose sur l’indépendance. Lorsque nous sommes en colère, notre colère n’est pas consciemment dirigée contre Dieu, mais elle l’est toujours malgré tout (Ja 4.1-4). Même nos murmures et nos plaintes concernent Dieu. Ils sous-entendent : « Qu’est-ce que tu as fait pour moi récemment? » Ils manifestent du mépris envers Dieu (No 14.11).
La clarté vient de la connaissance à la fois de notre cœur et de notre Seigneur:
(1) Nous savons que notre péché est d’abord dirigé contre Dieu et nous le confessons, comme nous le ferions dans n’importe quelle relation;
(2) Nous savons que notre Seigneur est prompt à pardonner;
(3) Nous tendons à mieux connaître Jésus. Nous devons le connaître et l’aimer autrement que comme nous l’avons peut-être fait jusque-là. Peut-être avons-nous pensé que le Seigneur est un gendarme à la recherche de la moindre infraction, et nous avons cherché des moyens de nous soustraire au fardeau d’une loi après l’autre. Grâce à notre connaissance exacte de Jésus – qui nous a aimés lorsque nous étions ses ennemis –, nous nous battons donc contre tous les mythes encore présents en nous, et nous prenons la décision de nous réjouir à la fois en lui et dans son accueil divin. Tout le reste ne se terminera que dans le non-sens, la misère et d’autres incursions dans le péché.
5- Une confession devrait se terminer par un « merci »
Le pardon divin peut sembler trop beau pour être vrai. Après la confession d’un péché, notre instinct est de nous exiler et de faire un travail sur nous-même pour devenir acceptable aux yeux de notre Père.
Mais gardez à l’esprit l’histoire du fils prodigue (Lu 15.11-24). Notre Père est tout bonnement enclin à pardonner. Cela le distingue de toutes les divinités inventées et de tout le reste de l’humanité. Il est impatient de pardonner à la moindre allusion que nous reconnaissons notre péché et notre culpabilité (Jer 3.3).
Le mensonge de Satan consiste à nous faire croire que Dieu est comme un simple humain, radin, et que sa grâce et son amour sont mesurés et restreints. Puissions-nous ne jamais être dupes de tels mensonges. Nous sommes un peuple aimé même lorsque nous nous opposons au Seigneur, nous nous reposons sur le sacrifice suffisant accompli par Jésus, nous nous en remettons à la présence et au pouvoir de l’Esprit, et nous pouvons quotidiennement goûter à la joie.
Nous pourrions résumer ainsi le processus: après la confession, terminez par « merci ». Lorsque nous employons ce terme, nous rejetons à la fois les mensonges de Satan et notre propre sentiment que la grâce est pour les autres mais pas pour nous.
Pouvez-vous imaginer une communauté dans laquelle nous pourrions confesser nos péchés les uns aux autres et répondre à ces confessions et ces supplications avec humilité, douceur, patience et dans un esprit de prière?
Cet article est adapté du livre Caring for One Another: 8 Ways to Cultivate Meaningful Relationships [Prendre soin des autres: 8 façons de cultiver des relations significatives] d’Edward T. Welch.
Edward T. Welch est conseiller et membre du corps enseignant à la Christian Counselling & Educational Foundation, un ministère lié à la relation d’aide. Il est également auteur de nombreux ouvrages.
Merci à David Steinmetz pour la traduction de l’article.