Un pasteur vous répond

Quel est le but du culte du dimanche matin? (Épisode 134)

Doctrine de l’ÉgliseCulte et LiturgieCulte communautaire

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Publié le

20 juil. 2018

Dans cet épisode, Florent répond à une question sur le but du culte du dimanche matin. Est-ce qu'il a pour but de plaire à toutes l'assemblée sans réserve? Comment doit-il glorifier Dieu? Comment la Bible en parle?

Transcription:

« Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont une aide mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. Cependant, n’hésitez pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance. »

La question est posée: « Bonjour, j’aimerais connaitre votre avis sur le but du culte le dimanche matin. Entre ceux qui fréquentent les lieux par tradition, ceux qui ne viennent que pour recevoir et ne supportent pas le bruit, ceux qui viennent recevoir, mais partager aussi leur communion avec les uns et les autres. Et qu’en est-il des enfants? Entre les églises qui ont un service qui les prend du début à la fin du culte, celles qui sont pour les cultes en famille, mais qui s’exposent aux bruits des enfants dans les rangs. Notre église grandit, gloire à Dieu! Et nous avons besoin de nous remémorer le but du culte et j’ai besoin d’avoir votre avis, car je trouve votre site tout simplement édifiant, génial! Merci d’avance pour votre réponse. »

Alors écoute, c’est sympa! J’espère que toute l’équipe puisse profiter de tes remerciements au sujet du site, parce qu’il faut que tu saches qu’il y a vraiment beaucoup de gens qui travaillent, des gens qui traduisent, des gens qui corrigent les textes, des gens qui mettent en ligne et qui ne sont pas toujours visibles, ça leur fera vraiment plaisir que tu trouves que ce site est génial.

Merci pour ta question, comme toutes celles que l‘on reçoit sur le site, elles sont de belles factures, et tu as raison c’est assez compliqué dans le vécu de vivre une vie d’église, parce que avec les réseaux sociaux, je trouve qu’il y a de plus en plus une individualisation des goûts et des attentes, les gens s’attendent à ce qu’on les servent en fonction de ce que eux préfèrent et ça devient de plus en plus compliqué.

Dans mes presque 25 ans d’années écoulées à être pasteur, j’ai entendu bien des remarques, parfois amusantes, pas toujours, et en tout cas souvent irréconciliables. Je me souviens d’une femme par exemple, qui est venue me voir, elle était vraiment mécontente du type de louange que elle entendait, puis il y avait la guitare, la batterie, tout ça…  je lui ai demandé ce que elle, elle aimerait, et son visage s’est mis à briller de joie en disant, « ce que j’aimerais ce sont des chants à consonance israélienne ». Je me suis dis, c’est magnifique, mais ce qui m’a surpris, c’est qu’elle ne voit pas à quel point c’était un désir très unique, qui ne serait pas forcément partagé par les autres, et n’avait pas conscience que son désir allait être un problème pour les autres.

J’ai un très cher ami dont j’apprécie beaucoup le ministère de service, qui m’a dit que, de temps en temps, ce serait bien qu’on chante la louange sur du métal, parce que ça correspond vraiment à ses préférences et à son goût, alors je me disais, tiens, ce serait amusant de faire un culte comme cela, et de voir ce qui se passe dans la tête de ceux qui, peut être, seront plus conservateurs vis-à-vis de ce type de musique. D’autres préfèreraient encore la musique classique, ou même, pas de musique du tout et faire chanter a capella, certaines églises ont maintenu cette tradition et la préfèrent.

Tu mentionnes les enfants, et c’est sûr, j’ai entendu des gens qui disent: moi je veux que les enfants soient là pendant le culte, d’autres qui disent: je veux qu’ils soient là au début du culte pour qu’ils apprennent au moins, d’autres qui disent: je ne supporte pas qu’ils soient présents et faut qu’ils partent tout de suite.

Et puis il y a encore la question de la taille des jupes des femmes qui sont sur l’estrade, ou bien du style de pantalon qu’elles portent, si on leur « permet » d’avoir des pantalons. Il y a des gens qui interdisent, ou m’ont interdit d’installer des spots lumineux pour pouvoir mieux éclairer l’estrade, parce que ça faisait salle de spectacle; je me dis: ça c’est marrant, l’association immédiate: “spot égale salle de spectacle”.

Et puis il y a ceux qui aimerait que le culte dure longtemps, d’autres qui aimeraient que le culte dure beaucoup moins longtemps, d’autres qui voudraient plus de chants, d’autres qui voudraient moins de chants, il y en a qui voudraient que le pasteur s’habille bien, au moins un costume, même s’il mets pas de cravate, mais d’autres trouvent que franchement, il vaut mieux être comme on a l’habitude d’être, et que ça va très bien comme ça, peut être pas jusqu’au short mais presque.

J’ai entendu des reproches sur une jeune femme qui montait pieds nus pour chanter, en disant mais ça se fait vraiment pas, c’est une grave offense à la sainteté de Dieu. Donc c’est compliqué cette question du culte et tu as raison de la souligner! Beaucoup d’applications dans ta question, et ce que je voudrais donner, c’est comment le culte doit avoir lieu dans toutes les églises évangéliques de France et de Navarre. [Lol]. J’espère que tu as saisi que c’était une ironie, et bien sûr que non, on ne peut rester que sur des principes et tu vas voir pourquoi.

Je ferais quelques remarques. La première, c’est que tu dois tout faire pour maintenir l’unité de ton église. Tout faire. On va voir dans un instant qu’il y a beaucoup de principes dans le Nouveau Testament et franchement, une vraie liberté sur la manière de mettre ses principes en place dans l’église. Mais l’accent par contre est souvent placé sur l’unité de l’église.

Dieu veut que tu restes uni à ton église, que tu restes uni à la décision de tes anciens, même si ce n’est pas forcément la décision que toi tu prendras, et que ça ne correspond pas forcément à tes goûts, ce n’est pas là que se vit l’essentiel de la vie de l’église.

C’est bien parfois de débattre paisiblement de ces questions, peut être pas en public, parce que ça génère, pour des gens qui sont un peu faibles ou contestataires, des tensions totalement inutiles, parfois on peut faire bouger les lignes en discutant avec les anciens, avec les responsables, que ça se fasse dans la paix, mais franchement il ne faut pas qu’il y ait un esprit de division, parce qu’en cela tu incarnerais celui qui cherche à diviser l’église plutôt que celui qui cherche à construire l’église.

Et je me souviens, il y a un frère qui est venu me voir, il venait de faire une année d’étude biblique, donc il pensait qu’il avait l’ensemble de la sagesse pour la manière dont on devrait vivre la vie de culte. Il avait à peu près 4 ou 5 pages de remontrances, de choses qu’il voulait que l’on change dans l’église et qui m’a dit, « soit ça change, soit je m’en vais ». Fondamentalement je lui ai dit « écoute, il vaut mieux que tu partes, déjà parce qu’on ne fera pas les 4 ou 5 pages de changements que tu veux, parce qu’on va pas faire une église à ton image, et puis ensuite j’ai le sentiment qu’avec ce genre d’attitude, si on faisait les 4 ou 5 pages que tu veux, alors bientôt il y en aura 4 ou 5 autres et puis finalement ça n’en finira jamais, c’est pas comme ca qu’on bâti  une assemblée ». Il y aura toujours une insatisfaction dans la manière dont on va vivre et gérer l’église, parce que d’abord, on n’est pas encore au ciel, parce qu’il y aura des préférences qui faudra mettre de côté au profit du bien du plus grand nombre.

S‘il faut se battre, il faut vraiment se battre pour des questions importantes: l’autorité de l’écriture, l’autorité de Christ, la manière dont le salut est reçu par la grâce seule, mais transformatrice en conséquences; les deux éléments: la gratuité du salut qui vient de la foi en Jésus Christ, et la réalité qui se mesure au vécu. Et tout ça, sont des choses sur lesquelles se battre, mais pas sur les questions de forme de culte qui peuvent varier dans le temps.

Deuxièmement, pour répondre à ta question, il va falloir que tu décides entre deux principes. Alors ça va te sembler un peu technique mais tu vas vite les comprendre. Marc Dévers, dans son livre l’église intentionnelle écrit « pour le dire simplement: le principe régulateur signifie que tout ce que nous faisons lors de nos rassemblements dominicaux doit être clairement justifié par les écritures. Cette justification claire correspondra soit à un commandement explicite de la Bible, soit à une interprétation claire et nécessaire d’un texte biblique. Le principe régulateur s’oppose au principe normatif proposé par le pasteur anglican Richard Hoocker. Hoocker a enseigné avec Martin Luther en son temps, que, dès lors qu’une pratique n’est pas interdite par la Bible, elle peut être incluse dans la vie collective et la louange d’une église locale. Le principe régulateur interdit tout ce qui n’est pas commandé dans les écritures tandis que le principe normatif permet tout ce qui n’est pas interdit ». Je ne sais pas si tu vois la différence, sinon tu peux faire une pause et revenir en arrière et écouter avec attention mais, la grande idée c’est, comment gère-t-on ce que l’on peut faire? Soit on ne prend que ce que la Bible dit, et on s’impose de vivre uniquement cela pendant le culte, et encore là, ça ouvrira quand même la porte à pleins de possibilités. Soit on va uniquement, on va pouvoir faire toutes les choses que la Bible n’interdit pas de façon implicite ou explicite. Dans la réalité, c’est Carson qui le constate, et Marc Devers en fait l’écho d’ailleurs dans son livre; dans la réalité, les deux principes ne vont pas distinguer tant que ça les églises. Mais, par exemple, le principe régulateur va interdire que l’on fasse des sketchs le dimanche matin. Pourquoi? Parce qu’on a aucun exemple de sketchs dans les cultes, ni aucuns commandements à ce sujet dans le Nouveau Testament, donc on va s’interdire cela, c’est le principe régulateur. Alors que dans un principe, si on utilise le principe normatif, on va se dire, bon; dans la mesure où le contenu du sketch est juste, biblique, et qu’il est utile, on va pas se l’interdire. Donc tu vois la différence pour aborder la question de ce que l’on peut faire ou ne pas faire au culte.

Juste une chose, il est probable, moi si je n’avais pas lu le livre de Devers, je n’aurais jamais réfléchi à la question de ces deux principes, et il est probable que dans ton église, on n’y ait pas trop réfléchi, donc ce n’est pas la peine de la ramener en disant: est ce que l’on croit au principe régulateur ou au principe normatif dans notre église? Mais déjà pour toi pour ta réflexion, ça te permet de voir ce qu’il en est.

Troisième remarque, les exemples, là je parle des exemples du Nouveau Testament, montrent une certaine diversité de pratiques, alors de quels exemples je parle? On a les exemples du livre des Actes par exemple, qui raconte certains rassemblements dans des contextes d’églises qui sont très très différents. Mais faut bien réaliser que, lorsqu’on lit le livre des Actes, nous n’avons pas une prescription, c’est à dire un commandement, mais nous avons une description, c’est-à-dire une histoire. Et cette histoire elle est intéressante, mais elle n’est pas forcément normative, elle peut aussi s’adapter aux contextes locaux.

Alors, qu’est-ce que l’on trouve quand on lit l’ensemble du livre des Actes? J’ai peut-être sauté quelques références, c’est vraiment un survol qui te donnera des “billes” seulement, mais on retrouve, par exemple, que l’église de Jérusalem se réunissait tous les jours, ça ne veut pas dire qu’il faut le faire tous les jours, mais c’est comme ça que ça se produisait. Que l’église d’Ephèse se réunissait, au moins dans le temps de formation des disciples, tous les jours, on ne sait pas si après le départ de Paul, ils ont maintenu le rythme de tous les jours dans l’école de Tyrannus.

Et puis dans l’exemple de l’église de Troas, on voit qu’ils se réunissaient le premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche soir après la journée de travail, parce qu’à cette époque ce n’était pas une journée fériée. Voilà un peu sur le temps du déroulement, on n’a aucune idée du contenu, de la longueur.

On a par contre un texte qui est souvent mis en avant, en Actes 2.42 qui décrit la pratique de l’église de Jérusalem: « Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, au partage du pain et aux prières. » Et là, nous avons exprimé quatre pratiques, l’enseignement et le développement de relations fortes et encourageantes, la prise de repas ensemble, c’est peut être la cène mais il y a débat à la question, la prière et bien sûr l’enseignement. Donc, ce sont des éléments qui probablement faisaient partie un peu à l’image de ce qui était vécu d’ailleurs dans les synagogues, faisaient partie des éléments centraux du culte chrétien. Dans d’autres exemples, on voit le jeûne en Actes chapitre 13, c’est là qu’on a ce lancement de l’œuvre missionnaire pour Paul et Barnabas qui va permettre que l’évangile se répande en direction de toutes les nations, c’est tout simplement assez exceptionnel, et on voit qu’il y avait aussi la pratique du jeûne, le jeûne collectif et qu’il y avait une participation au travers de dons spirituels des uns et des autres.

Tout ça nous mène à ce que les Epîtres ensuite nous enseignent, et ça sera ma quatrième remarque sur l’ensemble de ce que l‘on trouve. Quand on voit comment le culte est décrit, on se rend compte là encore, qu’il y a des différences, et qu’il y a des résumés qui sont pour chaque église ou pour chaque personne chargée de les appliquer, comme c’était le cas par exemple de Timothée qui était à Ephèse, pour les deux lettres que Paul lui envoie. Mais il y avait des instructions, mais ce n’est pas un manuel du culte, on n’a que quelques exhortations, donc il faut reconstruire un peu, et ça nous montre que, je pense qu’en fonction de la situation de l’église, on peut se permettre des choses que l’on ne se permettrait pas dans d’autres contextes d’églises. Je te donnerai des exemples pour conclure.

Donc qu’est ce que l’on trouve? Déjà on trouve en 1 Corinthiens 14,  une sorte de résumé de ce que Paul dit de l’utilisation des dons spirituels quand l’église se rassemble. Alors que faire donc, 1 Corinthiens 14.26 « lorsque vous vous assemblez, chacun a t’il un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification ». Ah! tout ce que l’on va faire doit être la construction de l’autre, la construction de mon prochain, et de l’ensemble communautaire, c’est pas me construire moi, ou pour que les gens me voient. Et il enchaîne « si l’un parle en langue, tout au plus deux ou trois, et encore chacun à  son tour, et qu’il y en ait aussi un qui interprète. S’il n’y a pas d’interprète, qu’on se taise dans l’église et qu’on parle à soi même et à Dieu. Pour les prophètes, que deux ou trois parlent, que les autres jugent. Un autre assistant a une révélation: que le premier se taise, car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés. Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes, car Dieu n’est pas un Dieu de désordre mais de paix.

Tu vois qu’il y a quelques informations qui nous disent: voilà les participations des dons spirituels peuvent être présentes, de façon modérées et en vue de l’édification de l’ensemble de l’Église. Je ne reviens pas sur la question souvent posée des langues, j’en ai déjà parlé, ou de la prophétie, c’est quelque chose qui était abordé dans d’autres podcasts.

On trouve non seulement la participation de plusieurs à l’ensemble du culte, mais on trouve également une louange fortement imprégnée de vérités bibliques. Colossiens 3.16-17 nous dit: « La Parole du Christ habite en vous avec sa richesse, instruisez vous et avertissez vLous réciproquement en toute sagesse par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels sous l’inspiration de la grâce, Chantez à Dieu de tout votre cœur, quoi que vous fassiez en parole ou en œuvres, faites tout au nom du Seigneur Jésus en rendant grâce par lui à Dieu le Père. »

Ce texte nous montre que la louange est en fait un moyen d’édification réciproque, ce n’est pas simplement un moment fort en émotion, un moment où on chante ce qui nous plaît de chanter, ou ce qui nous fait du bien de chanter en terme émotionnel, mais c’est quelque chose qui nous édifie. Les paroles des chants doivent être béton, costauds, c’est pour ça que j’apprécie tellement le ministère de Hymnes 21, avec d’autres, qui essaient de mettre en avant des  chants contemporains dans le style, mais dont la richesse théologique permet aux uns et aux autres d’être édifiés. Qu’est ce que l’on trouve? On trouve non seulement l’expression des dons spirituels, pas forcément tous les dimanches ou dans tous les rassemblements, mais en tout cas, il faut qu’il y ait une diversité possible des uns et des autres en fonction de comment les anciens organisent le culte.

Deuxièmement,il doit y avoir une louange qui édifie les uns les autres et qui est fondée sur la parole de Christ. La parole de Christ doit habiter en nous avec sa richesse, donc ça implique l’enseignement, l’exhortation,  la prophétie, dans le sens que je l’entends, c’est-à-dire la proclamation de la parole pour qu’elle change les vies et qu’elle confronte nos manquements et nous réoriente sur la parole de Dieu, et en même temps une louange qui soit imprégnée de cette parole.

J’ai parlé de la parole, on trouve un autre élément cette fois dans les exhortations que Paul nous laisse à Timothée, et on voit que la Bible doit être lue et enseignée clairement. J’en ai parlé avec Colossiens, mais c’est également le sujet, si tu relèves tout ce que 1 et 2 Timothée disent de l’utilisation de la parole et de la Bible, tu te rendras compte à quel point c’est un ministère vraiment important. Et dans un texte assez solennel, 2 Timothée, l’apôtre Paul dit « je t’adjure devant Dieu et devant JésusChrist qu’il va juger les vivants et les morts et au nom de sa apparition et de son royaume, proclame la parole, interviens en toute occasions favorables ou non, réfute, reprends encourage en te montrant toujours patient dans ton enseignement, car il viendra un temps où ils ne supporteront plus l’enseignement saint, mais au gré de leurs propres désirs avec une démangeaison d’entendre, ils se donneront maître sur maître ». Donc il y à une exhortation très forte à lire et enseigner la Bible de la part de gens qui sont dédiés, consacrés à cela, parce qu’ils se sont formés, parce que leur vie a été reconnue comme pouvant être suivie.

Et enfin dernière remarque, on trouve des instructions pour la célébration du repas du Seigneur  en 1 corinthiens chapitre 11. Et c’est intéressant d’observer qu’à cette époque, les gens participaient au culte, et commençaient vraisemblablement par un repas; j’ai dit qu’ ils revenaient du travail en fin de journée; souvent les esclaves arrivaient plus tard, et donc il n’y avait souvent plus rien à manger;  l’apôtre Paul corrige cette tendance et exhorte à la générosité, à la patience, le fait de s’attendre les uns les autres, que tous profitent de ce moment de façon égale, et puis célèbrent également le pain et le vin en souvenir de ce que le Seigneur a fait à la croix.

Tout ceci nous montre un peu les éléments que nous pouvons avoir dans un culte,  ou que nous devrions probablement avoir dans un culte. Et si je devais terminer en synthétisant un peu les éléments que j’ai évoqué, je dirais que la célébration doit inclure une louange pétrie de concepts bibliques, donc nous encourager dans ce que la Bible enseigne, la lecture et l’enseignement de l’écriture, quelque soit sa forme que ce soit par une exposé formel ou que ce soit éventuellement par une participation des uns et des autres, que ce soit des prières, des prières d’intercessions, de louanges, de lamentations, pourquoi pas, et puis également le repas du Seigneur.

Mais quand j’ai dis ça, je ne dis pas forcément que tout cela doit être vécu à chaque culte. Il y a différentes manières de structurer ou d’organiser un culte, je crois qu’il appartient aux responsables de réfléchir à ce qui est pertinent pour le sol dans lequel on se trouve.

Les chrétiens de pays musulmans ont décidé de se rassembler le vendredi, ce qui est tout à fait  légitime, ceux qui sont en Israël se rassemblent le samedi, ce qui est totalement légitime aussi, dans notre contexte, nous nous rassemblons le dimanche. Et puis je réalise que dans notre contexte d’implantation d’église ici à Trévoux, et bien nous avons décidé d’avoir un temps de communion assez long et d’accueil de 10h à 10h30, et puis ensuite, un culte assez court de 10h30 à 11h30, ça ne veut pas dire qu’on fera comme cela tout le temps, ca veut dire qu’on le fait en ce moment, parce que ça correspond nous semble t-il, à une meilleure prise en compte de ce que nous cherchons à réaliser dans le contexte d’une implantation d’église. On essaie également dans la mesure du possible de favoriser la participation des uns et des autres par le biais de questions, de réflexions en communs, même si la part de l’enseignement formel est quand même substantiel dans cet ensemble.

Tu trouveras sur le site de l’église où j’ai été pasteur, une réflexion de l’ensemble des anciens sur la question de la louange. Ca a été mené par Kevin Stauffer qui travaille d’ailleurs à diriger le groupe” proverbe” à l’Institut Biblique de Genève. Et on a  réfléchi sur ce que ça voulait justement dire la louange, l’adoration, le culte et toutes ces notions.

Et ca va te choquer un peu, parce qu’on ne trouve évidemment pas dans le Nouveau Testament les termes de culte ou d’adorations tels qu’on les comprend généralement aujourd’hui, alors je te donne juste, tu pourras le retrouver dans les documents officiels et le lire si ça t’intéresse, je te donne juste quelques définitions que l’on a jugé utile de poser.

D’abord sur la notion d’adoration, c’est exprimer à Dieu notre respect par des actes, des paroles ou des dons qui expriment reconnaissances, admirations ou obéissances. Tu remarqueras que l’adoration n’a rien à voir avec le fait de chanter des louanges ou autre, c’est autre chose. L’adoration, ça se vit du lundi au dimanche, ça se vit dans le quotidien, ça se vit dans notre corps, et ça correspond à l’ensemble de l’attitude, des pensées, des paroles et des actes qui sont en nous, c’est comme ça que l’on adore Dieu, et c’est comme ça aussi que notre adoration doit être en esprit et en vérité.

Deuxièmement, louer c’est exprimer à Dieu notre reconnaissance et notre admiration par la prière ou le chant et dans les offrandes. La louange, c’est une manière de dire à Dieu notre admiration et le support de louange peut être varié, ça peut être la prière orale, ça peut être le chant, ça peut être l’offrande et ça c’est une attitude de cœur. Nous sommes appelés vraiment en tant que disciple de Christ, et en tant qu’Église, à honorer Dieu par nos vies grâce au sacrifice de Jésus par la puissance de l’Esprit, en esprit et en vérité. C’est décortiqué dans le document, et c’est un peu la grande idée que l’on souligne dans celui-ci.

Et enfin je remarque que le culte public du Nouveau Testament célèbre le libre accès à Dieu que permettent la mort et la résurrection de Jésus; il procède du cœur des convertis et se manifeste de façon diverses par la prière, les gestes symboliques, la louange, l’enseignement, les offrandes, les œuvres bonnes etc. Et on n’a pas besoin de limiter trop, mais c’est un peu dans cette direction, en tout cas que nous, dans l’église de Cussey et dans l’église de Trévoux on essaie d’orienter les choses, en ajustant en fonction du contexte dans lequel on se trouve.

Voilà j’espère que ça a clarifié un peu ta pensée, et que ça t’a donné quelques pistes de réflexions sur ce que doit être ou peut être le rassemblement qui honore le Seigneur.