Que penser du Yoga en tant que chrétien? (Épisode 68)

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Dans l'épisode 68, Florent Varak poursuit sa réponse à la question de la semaine dernière, et décrit précisément ce qu'est le yoga et ses dangers. Il explique ensuite ce qu'il y a d'incompatible entre la Bible et le Yoga. Enfin, il donne des conseils pratiques pour nos relations avec les adeptes du "vrai yoga".

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.

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Alors, la question est posée suite à une question antérieure que je reprends et que je formule avec ce raccourci: Que penser du yoga en tant que chrétien?

Je dois préciser la question parce que le yoga est à la mode depuis plusieurs décennies.  C’est le cas en France en tout cas, et la plupart des pays occidentaux. Plusieurs clubs de gym offrent des cours qu’ils qualifient de yoga, alors que c’est probablement pas vraiment du yoga, mais des exercices physiques ou de respiration, empaquetés pour des raisons marketing avec le label « yoga » parce que c’est à la mode et les gens recherchent cela. Moi ce que j’aime, c’est quand les choses sont assez claires. Je préfèrerais qu’on parle d’exercices de respiration, d’exercices de posture ou de gymnastique plutôt que l’on parle de yoga parce que le yoga, ça correspond à une spiritualité que je vais aborder et détailler dans un instant.

C’est au point que je connais des églises, notamment aux Etats-Unis, qui ont ouvert leur porte pour des activités de yoga, et je trouve ça assez surprenant parce que ça brouille un peu les pistes sur ce qu’est véritablement le yoga. Et en tout cas, les fondateurs du yoga se retourneraient dans leur tombe s’ils savaient que c’est associé à une pratique religieuse chrétienne, associé, ou en tout cas c’est vécu comme quelque chose de totalement neutre d’un point de vue spirituel, parce que ce n’était pas leur intention et ce n’est pas non plus l’intention de ceux qui aujourd’hui sont des maîtres du yoga.

Je vais parcourir quelques définitions, je le tire d’un article que j’ai écrit avec un ami à l’époque, tu retrouveras dans le magazine « Promesses ». Et une première remarque, c’est que l’objectif du yoga c’est d’unir les gens avec le brahmane, l’Absolu. Le yoga signifie littéralement « le joug » ou « l’attelage ». Donc il s’agit d’une recherche d’union entre le soi et l’Absolu. C’est une philosophie, qui vise le salut individuel par un enseignement qui est métaphysique, c’est-à-dire religieux, qui est spirituel et qui est une quête spirituelle. Le yogi cherche à se libérer de la souffrance en devenant un avec l’Absolu. Alors ça, ça me semble être quelque chose qui est d’une dimension religieuse et spirituelle et que c’est pas simplement un exercice physique. Il aspire, le praticien, à devenir un « Jivanmukti ». Je sais que les spécialistes se moqueront à juste titre de mon accent, mais si je comprends bien, il s’agit d’être délivré de son vivant. C’’est-à-dire qu’il y a une  promesse de délivrance spirituelle d’un certain carcan humain, que l’on comprend bien en tant que chrétien, que l’on sait identifier d’ailleurs, mais avec une voie de salut qui est bien différente que celle qui est proposée dans le yoga.

La pratique du yoga, c’est ma deuxième remarque, relève du religieux. C’est pas moi qui le dis, je cite Ysé Tardan-Masquelier, qui a écrit un livre qui s’intitule « Le yoga, du mythe à la réalité », aux éditions Drogués & Ardant, c’est un livre, je ne sais pas s’il est encore disponible, mais quand je me suis penché sur la question, c’était un des livres intéressants. Et il dit, je cite « le yoga n’a jamais été conçu seulement comme une discipline de mieux-être dans la vie actuelle, mais comme un mode de transformation si radicale que ses effets se répercutent sur l’après-vie”. Je pense qu’il a levé le voile : il ne s’agit pas d’une sorte d’exercice physique seulement, mais il s’agit de créer une transformation qui va avoir des conséquences sur l’après vie, une après-vie qui dans les écoles orientales, est bien sûr associée à la réincarnation. Et on ne pourra donc jamais séparer la pratique du yoga de la théologie du yoga à laquelle cette pratique est liée. En quelque sorte, si je devais m’avancer, le yoga offre à l’hindouisme ce que les sacrements sont au catholicisme : ils sont les rites initiatiques et opérants de privilèges spirituels. Ils sont les rites initiatiques et opérants des privilèges spirituels de cette spiritualité.

Troisième remarque : le yoga n’est pas sans danger. Là encore je sais, il faut distinguer la pratique amicale, gentille, gymnastique que vous trouvez dans certains clubs, mais lorsque l’on fait du yoga avec des maîtres, eh bien, de l’aveu même des praticiens du yoga, ce n’est pas sans danger. Mircea Eliade évoque les troubles auxquels certaines techniques exposent l’amateur imprudent. Nous pensons à … Alors il cite un certain nombre de troubles, tu retrouveras ça dans l’article.Selon Sarawasti, qui écrit sur la pratique de la méditation, il parle de l’annihilation de toutes les fonctions du mental, l’art de vider son mental et d’en faire un feuillet blanc. Donc quand on rentre dans cette dimension de la méditation, de la respiration contrôlée, avec un certain nombre d’exercices en parallèle, on rentre sur un terrain glissant qui cherche un peu à ouvrir son cœur, son corps,  sa pensée, à des influences de type spirituel. Ysé-Tardan-Masquelier, que j’ai cité auparavant dit : « le pratiquant est donc très vulnérable, il n’a pas perdu son jugement qu’il retrouvera d’ailleurs clarifié et affermi, mais il l’a élevé, suspendu, pour rentrer plus profondément en lui-même, et si telle est sa forme de spiritualité, en contact avec une puissance divine ». On imagine bien à quels excès les instructeurs à tendance paranoïaque, se sentant investis d’une mission urgente pour le monde, peuvent se livrer. Parfois dans le sens d’un véritable viol psychique où les préceptes inoculés dans ces moments de totale réceptivité, atteignent l’inconscient et ils laissent des traces indélébiles. Alors je pense qu’il faut être au courant des influences auxquelles on peut s’exposer dans ce genre de pratique, qui sont des influences de type spirituel. Ça pose la question « est-ce que le chrétien peut pratiquer le yoga ? »

Moi je trouve formidable de faire des exercices physiques, de maîtriser sa respiration, de maîtriser son stress, d’arriver à sentir un peu tous les éléments de son corps, franchement il n’y a rien de négatif, ni de mal à cela, dans la mesure où on lui laisse sa propre place. Mais pour un chrétien, parler du vrai yoga ça pose un autre problème. Mais à mon sens, la réponse à cette question : « le chrétien peut-il pratiquer le yoga, le vrai yoga ? », ma réponse serait non. Pourquoi ? Parce qu’en premier lieu, nul ne peut fléchir le genou devant une statue innocemment. C’est-à-dire qu’il y a une notion un peu de maître, de seigneur, dans toutes les spiritualités, dans toutes les religions, et nous sommes à rechercher dans le yoga un grand suprême que nous avons déjà trouvé en tant que chrétiens, en Jésus Christ. Et c’est difficile de servir deux maitres, et de se laisser emporter par deux manières de vivre la spiritualité.

En second lieu, ce geste c’est un témoignage public, un peu comme quand on se fait baptiser pour un chrétien, et on enseigne par cela, par ce geste symbolique, qu’il existe d’autres chemins de libération que ceux que nous professons en Jésus-Christ. Et ça, ça me pose un problème. Ça me fait penser à une loi qui n’est pas une loi qu’il faut prendre à la lettre aujourd’hui parce que la loi a été accomplie en Jésus-Christ, mais qui nous donne quelques réflexions, quelques pistes sur la manière de penser de Dieu. En Lévitique 19 :27, nous lisons « Vous ne couperez pas en rond les bords de votre chevelure, tu ne raseras pas les bords de ta barbe ». Alors je ne penses pas que Dieu s’inquiétait de la chevelure de son peuple, mais simplement qu’ils ne devaient pas imiter un certain nombre de pratiques qui les faisaient identifier aux autres nations avec d’autres rites religieux pour que leur dévotion à Dieu soit vraiment nette et claire. On ne pouvait pas les confondre : « est-ce que toi tu adores Baal, ou est-ce que toi tu adores le Seigneur, le Seigneur d’Israël, le Dieu créateur ? ». Et quelque part notre comportement doit inviter à une réflexion assez nette sur ce qu’est notre allégeance. Et ça me fait penser à 2 Corinthiens chapitre 6, à partir du verset 11, et je conclurai avec ce passage, qui dit « Notre bouche s’est ouverte pour vous, Corinthiens, notre cœur s’est élargi, vous n’y êtes point à l’étroit, mais c’est votre cœur qui s’est rétréci pour nous. Rendez-nous la pareille, – je vous en parle comme à mes enfants, – élargissez vous aussi votre cœur, ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger, car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité, ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres, quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial, ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle, quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ?

Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : j’habiterai et je marcherai au milieu de vous.  Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.  C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux et séparez vous, dit le Seigneur ; Ne touchez pas ce qui est impur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout puissant. Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions nous de toute souillure de la chair et de l’Esprit en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. » Et ce que je perçois dans ce passage, c’est qu’il doit y avoir une différence suffisante entre les pratiques religieuses d’un chrétien et les pratiques religieuses d’autres spiritualités, d’autres religions. Peut-être que toi, dans ta pensée, tu es très clair vis-à-vis du yoga, et peut-être que tu limites très consciemment tes exercices à des exercices physiques, mais en réalité, tu pratiques une religion. Enfin, en tout cas, ça a été prévu, inventé, réfléchi en tant que tel.

Et en réalité, tu communiques donc cette religion, tu en es le porte parole indirect, certes probablement pas dans ton cœur avec la même ferveur ou passion que ceux qui t’entourent, mais ça me semble compliqué et problématique de tenir le langage d’un attachement à Christ et de pratiquer publiquement ce qui est de l’ordre d’une religion autre, et qui enseigne une délivrance, un rapport à l’Absolu qui est très différent de celui que nous avons en Jésus-Christ. Et c’est pas neutre de le faire ainsi, et Christ t’invite au travers de l’apôtre Paul, au chapitre que j’ai cité tout à l’heure, à ce qu’il y ait vraiment une distinction entre Christ et Bélial. Puisque le mot yoga signifie « joug », Jésus t’invite à prendre son joug plutôt que de chercher un joug avec un absolu qui n’est pas vraiment un absolu personnel en la personne de Dieu, mais qui est considéré comme un absolu d’énergie, et derrière cette énergie, il y a toute une palette d’expériences dont certaines sont négatives, je les ai citées au travers de la méditation et autre, dont certaines sont carrément étrangères  à l’Esprit Saint. Voilà, j’espère que cela a pu t’éclairer sur cette question, puisque tu sais comment te positionner par rapport à cette question du yoga et du chrétien.

Florent Varak

Florent Varak est pasteur, auteur de plusieurs livres dont le Manuel du prédicateur, L’Évangile et le citoyen et la ressource d’évangélisation produite en co-édition avec TPSG: La grande histoire de la Bible. Florent est aussi conférencier, et professeur d’homilétique à l’Institut biblique de Genève. Il est le directeur international du développement des Églises au sein de la mission Encompass liée aux Églises Charis France. Il est marié avec Lori et ont trois enfants adultes et mariés, ainsi que cinq petits-enfants. Il détient un M. Div de Master’s Seminary (Californie, USA) et un Master de recherche de la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine.

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Orateurs

K. Arezki