L'athéisme n'existe pas. Tout le monde adore.

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Dans la vision chrétienne du monde, l'homme est un adorateur. Il a été créé par Dieu et pour Dieu. Quand l'homme s'est rebellé, il n'a pas cessé d'adorer en se détournant de Dieu, il a choisi d'adorer autre chose (Rm 1.23).

On se souvient de la fameuse paraphrase de Chesterton:

Quand l’homme cesse d’adorer Dieu, il n’adore pas rien. Il adore n’importe quoi.
— G. K. Chesterton

Tout le monde adore

C’est ce qu’a souligné David Foster Wallace, un écrivain américain aujourd’hui décédé, lors du discours inaugural du Kenyon College, en 2005. Dans un discours maintenant devenu célèbre (This Is Water), l’auteur – qui n’était pas chrétien – nous dit:

L’athéisme n’existe pas. Tout le monde adore. Le seul choix que nous avons, c’est de choisir ce que nous adorons. Une raison remarquable de choisir Dieu ou quelque chose de spirituel – que ce soit Jésus-Christ ou Allah, YHWH ou la Déesse Mère Wiccan, ou les Quatre Nobles Vérités, ou quelque système de principes éthique – c’est que tout le reste vous mangera tout cru. Si vous adorez les choses ou l’argent, si c’est là-dedans que vous trouvez le vrai sens de votre vie, vous n’aurez jamais assez. Vous sentirez que vous n’avez jamais assez. C’est la vérité. Adorez votre propre corps, la beauté ou votre côté sexy et vous vous sentirez toujours hideux. Et quand la vieillesse et l’âge commenceront à montrer leurs premiers signes, vous mourrez d’un million de morts avant qu’ils ne vous achèvent. Dans un certain sens, on sait tous cela. On a dit cette vérité dans les mythes, les proverbes, les clichés, le sens commun et les paraboles: c’est le squelette de toutes les bonnes histoires. Si vous adorez le pouvoir, vous vous sentirez faible et vous aurez peur alors vous aurez besoin de plus de pouvoir sur les autres pour refouler votre peur. Si vous adorez votre intelligence, être vu comme quelqu’un de brillant, vous finirez par vous sentir stupide, un imposteur, toujours sur le point d’être démasqué. Et ainsi de suite.
— David Foster Wallace

Bien sûr, c’est un extrait et bien sûr, il ne reflète pas complètement la vision chrétienne du monde. Mais ce texte est intéressant, il souligne cette double vérité biblique: (1) que nous sommes des adorateurs – donc des idolâtres si nous adorons autre chose que Dieu et (2) que nos idoles finiront toujours par nous décevoir.

Quand ton idole te déçoit

Cette déception finira toujours par nous affecter profondément, parce que notre valeur est rattachée à ce que l’on adore. Si on adore Dieu, notre valeur se trouvera en Lui. Si nous plaçons notre valeur en d’autres choses (argent, pouvoir, sexe, intelligence, amour etc.), nous finirons par adorer ces choses. En somme, notre valeur se trouve dans ce que nous adorons et ce que nous adorons nous donne notre valeur.

C’est ce que souligne Mark Driscoll, un auteur chrétien, dans son livre Qui penses-tu être? (déjà cité par Stéphane):

La plupart d’entre nous vivons sans connaître la source de notre identité. Nous n’en prenons conscience que lors d’un changement, souvent sous la forme de difficultés ou de souffrances. Quand un individu fait face à l’adversité, il passe par une crise. Que ce soit son mariage, ses enfants, son apparence, ses richesses, son succès, sa carrière, sa vie religieuse, son parti politique, son cheval de bataille, sa relation sentimentale, ses biens précieux, etc., son idole s’écroule sous le poids de sa divinité. L’individu comprend alors brusquement qu’il avait construit son identité sur une idolâtrie. Une fois qu’il ressent cette crise d’identité, un schéma de gestion de crise se met en place. Tout d’abord, il craint que la source de son identité ne lui fasse défaut ou ne lui soit retirée. Puis, alors que son identité commence à chanceler, il panique et cherche à sauver son idole identitaire. Enfin, quand son identité lui fait défaut, il cherche à rendre quelqu’un responsable. Ce genre de rancoeur prend plusieurs formes. Certains reprochent à Dieu d’avoir pris leur idole et éprouvent de l’amertume envers lui. D’autres blâment les autres et deviennent rancuniers, colériques et même violents envers eux. D’autres encore s’accusent eux-mêmes, ont l’impression d’être des ratés et se détestent.
— Mark Driscoll

3 questions pour discerner tes idoles

Tout le monde adore. Et si on n’adore pas Dieu, on adore une idole. Nous chrétiens, ne devrions pas nous croire à l’abri de l’idolâtrie. Il est facile de remplacer Dieu par une idole, de le remplacer pour mettre autre chose à la première place. Veillons sur nos cœurs et examinons-nous. Par exemple, on pourrait se demander:

  1. Sans quoi je ne pourrais pas vivre?
  2. Où passent mon temps et mon argent?
  3. Où je trouve le réconfort dans le doute et les épreuves?

Ces trois questions nous aideront à discerner nos idoles.

Ma valeur se trouve en Dieu

Si nous plaçons notre valeur dans nous-mêmes ou dans une idole, notre valeur peut s’envoler dès que notre estime de nous ou notre idole s’effondre. Dieu nous dit que ma valeur ne dépend pas de ce que je fais ou de ce que je ne fais pas. Ma valeur dépend de l’amour de Dieu, qui ne change pas. Ma valeur n’est pas conditionnée à ma beauté, mes relations, mes possessions, mes aptitudes ou tout ce que j’adore, ma valeur dépend de Dieu.

Comme Martin Luther l’a dit:

Dieu ne nous aime pas parce que nous avons de la valeur, nous avons de la valeur parce que Dieu nous aime.
— Martin Luther

Matthieu Giralt

Matthieu Giralt est cofondateur du ToutPourSaGloire.com. Il est pasteur dans l’Est de la France. Il est titulaire d’un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et d’un Master de recherche de la Faculté Jean Calvin. Il est le mari d’Alexandra, ils ont deux fils.

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