À l'écoute de Gerhard Tersteegen: Ne mesurez pas votre vie à ce que vous ratez ou réussissez

Recension de livre

Une âme croyante a parfois le regard trop fixé sur elle-même, sur ses faiblesses, sur sa misère et sur son impuissance et, de cette manière, elle est affaiblie pour obéir fidèlement au Seigneur en ce qu’il exige d’elle et retenue de placer toute sa confiance en sa bonté. […] C’est pourquoi, si nous regardons notre misère […], nous deviendrons encore plus misérables. Si nous regardons nos vertus en faisant le même type de réflexion, cela nous fera tout aussi mal.

Ainsi, nous devons nous oublier petit à petit, pour ne regarder dans la foi que Dieu seul; c’est ce qui produit toute vertu et donne le salut.

Une autre curiosité […], qui constitue un obstacle important, réside dans le fait que des âmes droites veulent toujours voir et examiner précisément si Dieu agit en elles et ce qu’il y effectue; elles veulent savoir et sentir que tout va bien et que tout ira bien dans l’avenir où à quel point elles ont déjà progressé, etc; pourtant, par ce moyen, c’est bien plutôt l’incrédulité et l’amour-propre qui sont fortifiés. Il serait bien préférable de s’abandonner dans la foi entièrement à Dieu seul et de chercher la grâce de lui obéir fidèlement et d’adhérer au moment présent.

Les voies de Dieu deviennent de plus en plus incompréhensibles à mesure qu’elles deviennent plus divines. Dieu peut bien s’adapter, dans une certaine mesure, à notre faiblesse, mais il nous faut pourtant finalement apprendre à nous abandonner et à nous perdre.

(Gerhard Tersteegen, Épître au sujet de la raison, sa capacité, son usage et son abus en ce qui concerne les réalités divines, chapitre 2, dans Traités spirituels, Labor et Fides, p. 123-124)

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Myriam J.

Myriam a fait une licence d'histoire à la Sorbonne. Elle a été une contributrice régulière au site TPSG durant plusieurs années.

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