7 leçons que j'ai apprises après qu'un musulman ait essayé de me convertir

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[Il y a 3 ans], mon ami M. a essayé de me convertir à l'islam. C'est une personne chaleureuse, énergique, enthousiaste et un musulman passionné. Pour lui, l'islam est la religion parfaite et Mahomet était la personne la plus accomplie. J'ai beaucoup appris par le fait d'avoir été "évangélisée" par lui.

Quelques leçons à retenir quand on annonce l’Évangile

Cet article est ma tentative de repenser l’expérience et de synthétiser la façon dont elle s’applique aux chrétiens qui veulent parler de Jésus d’une manière convaincante et engageante. Ainsi, avec chaque observation, j’ai essayé de faire ressortir en quoi elle pouvait être pertinente pour nous en tant que chrétiens.

1. Amener son interlocuteur à lire la Bible

M. semblait être plus familier avec les livres qui parlent de l’islam qu’avec le Coran lui-même.

Il ne m’a pas encouragée à lire le Coran, ni même à feuilleter les Hadiths. Je me demande s’il le connaît vraiment, ou même s’il lui fait assez confiance pour croire que tel texte pourrait m’interpeller.

Leçon: Je dois continuellement ramener mon interlocuteur à la Bible. La tentation est de lire et de parler de livres qui traitent du christianisme plutôt que de la Bible elle-même. Si je fais cela, je communique inconsciemment que je ne pense pas que la Bible soit vraie, puissante ou convaincante.

2. Être soi-même convaincu(e) de l’impact que l’Évangile aura dans une vie

Quand j’ai demandé à M. quel était l’avantage pour moi de devenir musulmane, il m’a répondu qu’il n’y en a pas.

Cela ne changeait rien pour lui si je devenais musulmane, et il n’avait aucune raison impérieuse pour que je le devienne. Ainsi, même s’il était catégorique sur le fait que je devais me convertir, il ne pouvait pas expliquer pourquoi je devais le faire. Il n’avait certainement rien d’intéressant à offrir.

Leçon: Je dois être convaincue du bénéfice de devenir chrétien(ne). Je dois être capable d’exprimer clairement pourquoi quelqu’un devrait devenir chrétien et ce qu’il gagnerait à le faire. J’ai besoin d’être enthousiaste à propos de l’expérience positive d’être chrétienne, et non pas seulement de montrer à quel point je suis engagée.

3. Ne pas se laisser détourner de son objectif

À chaque fois que je créais une diversion comme « les femmes sont opprimées dans le Coran », il me suivait à grands pas.

Peu importe ce dont il parlait, il était dérouté et nous perdions le fil de la conversation. Ainsi, même s’il semblait avoir un but en tête, mon interlocuteur était facilement distrait, et nous n’atteignions jamais l’objectif qu’il semblait se donner.

Leçon: Il est vital de faire la distinction entre les sujets importants et les faux-fuyants, lorsque j’explique la foi en Jésus. Je dois trouver un moyen de répondre aux questions « pièges » sans m’y enliser. Cela signifie aussi qu’il faut être en mesure de discerner s’il s’agit d’une question cruciale pour la prise de décision de mon ami, ou tout simplement d’une question dont il a entendu parler et qui lui traverse l’esprit.

4. Ne pas submerger son interlocuteur de lecture

À chaque fois que je lui posais une question controversée, M. m’indiquait une autre ressource à lire.

Finalement, j’ai été submergée par le nombre de textes qu’il voulait que je lise. Cela me déplaisait qu’il me demande de lire des quantités abondantes de textes et qu’il me pose des questions sur le nombre de pages que j’avais lues à chaque fois que nous nous rencontrions.

Leçon: Je dois être très judicieuse quant à la quantité de lectures que je propose à quelqu’un. Après m’être assurée que la personne aime lire, je dois chercher à savoir si elle aimerait lire un document en particulier parmi ceux que je lui propose. Après lui avoir prêté ou envoyé ce dernier, il est utile de lui donner la permission de ne pas le finir s’il ne l’apprécie pas. Avant tout, je dois communiquer que ce que je veux vraiment que la personne lise: la Bible. Et si cela implique que cette personne se soit limitée à une seule lecture pendant le temps de notre rencontre, ce n’est pas grave!

5. Ne pas chercher à avoir raison

M. semblait certain que s’il remportait toutes ses argumentations, je me verrais contrainte de devenir musulmane.

Nous avons donc discuté de détails insignifiants avec la même intensité que pour les idées majeures. Fréquemment, je me suis retrouvée à exclamer avec dépit: « Tu n’écoutes pas! » Il ne semblait pas remarquer que mon niveau de frustration augmentait. (Ce n’est là pas un trait musulman, mais plutôt un type de personnalité.)

Leçon: Il est important d’avoir une conscience aiguë de la dynamique relationnelle. Remporter la discussion n’est que la moitié de l’échange. Personne ne se convertit volontairement si son point de vue n’est pas reconnu.

6. User d’un ton respectueux autant sur les réseaux sociaux qu’en face à face

M. s’était lié d’amitié avec moi sur les réseaux sociaux, mais par la suite il n’a pas pris en compte l’impact de ses publications sur Facebook.

De nombreux articles étaient des vociférations sur le traitement injuste des musulmans par les médias. D’autres étaient des articles d’autosatisfaction qui vantaient la supériorité de l’islam.

Leçon: C’est un danger particulier pour les chrétiens. Le ton de beaucoup d’articles sur les non chrétiens est au mieux condescendant. Cela communique la dérision de la part des chrétiens et détruit en fait toute possibilité d’une relation et d’une discussion respectueuses. Même si le face-à-face est respectueux, il est teinté par le ton des médias sociaux. Si je devais être gênée de parler ainsi à mon ami, alors je ne devrais pas poster cela.

7. Ne pas entrer dans un « duel »

M. a finalement dit « OK Karen, tu gagnes » lorsque j’ai avancé un argument convaincant qu’il ne pouvait réfuter.

En fait, cela n’est arrivé qu’une fois! Souvent, il donnait plutôt l’impression que la discussion était un exercice de pointage, ou que le but était de réduire en pièces mon point de vue. Il admettait rarement que nous étions d’accord sur quelque chose, et encore moins que j’eusse peut-être raison.

Leçon: Même si cela me plaisait parfois de « gagner » (je reconnais mon péché), je détestais qu’on ne puisse pas parler de quoi que ce soit sans qu’il ne s’agisse d’un « combat » à élimination directe. J’étais sûre qu’il y avait beaucoup de choses sur lesquelles nous étions d’accord, mais il ne le reconnaissait pas. Il est tout aussi important de souligner les points d’entente que de discuter des différences.

Vous serez heureux de savoir que dans ce processus je ne suis pas devenue musulmane! Cependant, j’ai beaucoup appris à traiter mes amis non chrétiens avec amour, chaleur et respect. Je me suis souvenue encore une fois que c’est la Parole de Dieu qui est puissante, et je dois y emmener les gens si je veux qu’ils rencontrent le Seigneur Jésus. Je prie que mon expérience vous encourage dans votre annonce de l’Évangile.


Merci à Garry Clermont pour la traduction de cet article.

Karen Morris

Cet auteur n'a pas renseigné sa biographie.

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