Ça y est! Je viens de terminer un grand classique. Cela faisait des années que je m'étais promis de lire le roman, Les frères Karamazov. Tous les auteurs semblaient me recommander Les frères Karamazov. Voilà donc une bonne chose de faite. Fiodor Dostoïevski est un des plus grands romanciers de tous les temps. De ses nombreux livres, son chef-d'œuvre est certainement Les Frères Karamazov est son chef-d'œuvre.
Quand Dostoïevski a fini la rédaction du roman, il aurait dit: « je suis prêt à écrire encore 20 ans! » Selon Wikipedia: « Depuis sa publication, il a été acclamé par des penseurs aussi divers que Sigmund Freud[1], Albert Einstein[2] ou le pape Benoît XVI[3] comme étant l’un des plus grands chef-d’œuvre de la littérature mondiale. »
Ecrit à une époque où on lisait pour faire passer l’hiver, les 800 pages des Frères Karamozov devaient plutôt être vues comme un atout. Mais je suis français et un enfant de ma génération. Lire de tels pavés, c’est intimidant ! Par moments, j’ai dû m’accrocher pour ne pas abandonner la lecture. Je vous explique pourquoi plus bas.
L’histoire est celle de la famille Karamozov. Il y a le père (Fiodor) et ses trois fils: Mitia, Ivan et Aliocha. A ce quatuor, s’ajoute une foule d’autres personnages, dont plusieurs femmes. Jusque là, rien de révolutionnaire. Pourquoi et comment ce livre est-il aujourd’hui un classique ?
Il me semble que ce sont quatre choses:
Le développement des personnages relève du génie. Si la traduction française laisse filtrer le génie, j’ose seulement imaginer ce que doit rendre la version russe!
Toute la Russie de Dostoievski se retrouve dans la famille Karamazov. Trois voies s’ouvrent aux russes: celle du fils aîné, Mitia (décadence, sensualité et autodestruction), celle du deuxième, Ivan (intellectualisme, orgueil et haute société) ou celle que choisit Aliocha le cadet… L’auteur cherche à montrer aux russes que le seul espoir pour leur pays en pleine crise, c’est de retourner au Christianisme.
Il ne contient pas le suspense d’un John Grisham. Car justement, à force, Grisham devient prévisible. Les Frères Karamazov raconte un crime annoncé d’avance, dès la première page. Le lecteur connaît le criminel, mais tout au long de sa lecture, il hésite à le condamner, car l’histoire est amenée avec le plus grand talent.
Tant qu’il y aura des hommes, il y aura des débauchés et des religieux. Tous deux chercheront la même chose: le salut.
• Cf: les quatres points ci-dessus.
• De nombreuses citations. Je ne sais toujours pas avec certitude ce que croyait Dostoïevski. Evidemment il était religieux et chrétien orthodoxe. Mais que croyait-il précisément? Je ne peux pas encore répondre. J’ai renoncé à vous partager les citations, car je ne souhaite pas expliquer le contexte.
• Aliocha, le fils cadet Karamazov. Il est particulièrement intéressant. Il est le héros du roman et évidemment, Dostoïevski voulait faire de lui une figure Christique. Mais contrairement à nos clichés d’un jeune homme pâle et chétif qui s’intéresse à la religion, il est décrit comme un Russe robuste en pleine santé possédant en plus d’un fort charisme, un amour profond pour l’humanité. Pour nous français, c’est iconoclaste.
• Longueur et lenteur du récit. Les Frères Karamazov, ne s’offre pas au premier venu.
• C’est tout!
Qui oserait dire qu’il n’a pas aimé ce classique? Mais je recommande chaleureusement ce livre de mon plein gré, pas à cause d’une quelconque pression extérieur!
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• Le passage du roman le plus cité est probablement le chapitre intitulé: Le Grand Inquisiteur. C’est curieux, car il n’est qu’une histoire dans l’histoire. Mais c’est un chapitre fort qui décrit pourquoi Jésus serait tué par les prêtres, s’il revenait aujourd’hui en Russie. Cela fait réfléchir.
• J’aimerais connaître les femmes dans la vie de Dostoïevski. Car les femmes de son roman ont toutes des sacrés caractères et de vilains défauts. Je les ai trouvées compliquées. Mais peut-être que c’est cela qui les rend si réelles ? J
• Si vous cherchez à lire du Dostoïevski un peu plus facile (et court), je vous conseille Crime et châtiment. J’ai retrouvé beaucoup des mêmes ambiances intenses.
NDLR: Cet article à été publié pour la première fois en novembre 2010. Et republié pour une nouvelle génération de lecteurs le 17 février 2017.