Celui qui est transformé par la grâce de Dieu va vivre à la gloire de Dieu

Au début du chapitre 12 de l’épître aux Romains, Paul commence une nouvelle section, plus pratique. Généralement ce début de chapitre est assez connu dans nos Églises. Mais les versets précédents, dans lesquels Paul célèbre la profondeur et la sagesse insondable de Dieu, est moins connue. Pourtant, les premiers versets du chapitre 12 sont connectés à ce qui précède. Je vous exhorte « donc » dit Paul…

Dans cet article, je propose de regarder de plus près comment les deux passages sont liés et comment la gloire de Dieu nous pousse à lui offrir nos vies entières.

Voilà le passage en question:

Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles! En effet, qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? Qui lui a donné le premier, pour qu’il ait à recevoir en retour? Tout est de lui, par lui et pour lui! À lui la gloire dans tous les siècles. Amen! Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, agréable et parfait. – Rm 11.33; 12.2

Pas J.S.B mais S.D.G

Jean-Sébastien Bach utilisait le sigle S.D.G (Soli Deo Gloria) pour signer ses œuvres. Le compositeur ne voulait pas que la gloire de sa musique lui revienne, mais plutôt que toute la gloire revienne à Dieu. Un siècle et demi après la naissance de la Réforme, Bach avait compris que toute notre vie doit glorifier Dieu. Rien ne dépend de l’homme et tout dépend de Dieu, alors toute la gloire doit lui revenir. La Bible dit que nous avons été sauvés pour célébrer sa gloire (Ép 1.4-6, 11-12). Celui qui est transformé par la grâce de Dieu va vivre à la gloire de Dieu. Mais pourquoi? Et comment?

Dieu ne dépend de rien…

Dans tout le début de la lettre aux Romains, Paul expose le plan du salut, l’Évangile. À la fin du chapitre 11, il conclut en reconnaissant que tout cela nous dépasse. Le salut nous dépasse, Dieu nous dépasse. Dieu sait tout sur tout, n’apprend jamais rien, n’oublie jamais rien; sa sagesse et son intelligence sont parfaites et totales. Nous, notre connaissance et notre intelligence sont limitées. Nous pouvons apprendre et comprendre des choses, mais pas tout. La différence entre un grain de sable et l’univers n’est rien comparée à la différence entre Dieu et nous.

Dieu n’a pas besoin de nous. C’est peut-être un scoop pour toi, mais c’est ce que Dieu déclare: Il se suffit à lui-même. Dieu n’a pas besoin de nous, mais nous avons besoin de lui. Dieu n’a rien à recevoir des humains, mais les humains reçoivent tout de Dieu. Il est totalement indépendant alors que nous sommes totalement dépendants. Dieu peut exister sans nous. Mais sans Dieu, nous ne pouvons pas exister.

…mais tout dépend de Dieu

Tout vient de Dieu, tout subsiste par lui et tout est pour lui. Dieu est la source de toute chose et maintient toute chose en existence. En dehors de sa volonté et de sa puissance, rien ne vient ni ne reste à l’existence. Les choses n’existent pas par elles-mêmes et pour elles-mêmes, mais elles dépendent de Dieu. Dieu est glorieux et tout ce qu’il fait reflète sa gloire. Tout ce qu’il accomplit dit combien il est puissant, nous montre sa beauté et sa grâce. Les cieux racontent que Dieu est glorieux (Ps 19.2). Dieu est digne de recevoir la gloire parce qu’il a tout créé (Ap 4.11). Mais c’est aussi le but pour lequel tout a été créé. L’homme, comme le reste de la création, a été créé pour le glorifier (És 43.7).

Nous avons été créés par lui pour lui et nous sommes sauvés par lui pour lui. Nous avons été créés pour sa gloire et nous sommes sauvés pour sa gloire. Comme l’a dit John Piper « Dieu ne cherche pas notre adoration parce qu’il en a besoin, mais parce que nous en avons besoin. »

Nous voulons vivre pour Dieu…

Le début du chapitre douze est le moment où Paul passe de la vérité de l’Évangile aux conséquences de l’Évangile. Il commence par dire que ceux qui ont reçu cette grâce doivent offrir leur corps comme des « sacrifices vivants. » What? Dans l’Ancien Testament, les sacrifices faisaient partie du culte rendu à Dieu. C’était une marque de l’adoration rendue par le peuple qui montrait la relation entre Dieu et les Hommes.

Ici, Paul nous dit que c’est toute la vie qui est un culte rendu à Dieu, qui témoigne de notre adoration. Paul ne parle pas du corps comme de la partie physique de notre être, mais de l’engagement de tout ce que nous sommes. C’est ce que veut dire saint: « mis à part pour Dieu ». On n’offre pas à Dieu seulement ce que l’on a, mais qui l’on est. Il n’y a donc pas de domaines qui nous soient réservés et d’autres qu’on laisse à Dieu. On ne vit pas la semaine pour nous et le dimanche pour Dieu. Nous faisons tout, quel que soit le domaine, pour la gloire de Dieu.

…en nous laissant transformer par Dieu

La grâce qui sauve est la grâce qui transforme: « celui qui est transformé par la grâce de Dieu va vivre à la gloire de Dieu. » Dieu nous accepte comme nous sommes mais ne nous laisse pas comme nous sommes. Il nous a donné une vie nouvelle, avec un but nouveau. Nous vivions pour nous, maintenant nous vivons pour lui. Mais Dieu ne nous demande pas l’impossible. Ce qu’il attend de nous, il nous rend capables de l’accomplir. C’est lui qui renouvelle notre intelligence pour que nous sachions ce qui lui plaît.

Dieu ne nous laisse pas deviner: il nous a donné sa Parole et son Esprit pour nous guider. Les Chrétiens ne sont pas appelés à vivre comme le monde veut, mais comme Dieu le veut. Notre société nous façonne et nous informe sur ce que nous devons faire ou penser mais Paul nous invite à laisser Dieu transformer notre manière de voir pour transformer notre manière de vivre.

Conclusion

Au final, tu dois te demander: « Est-ce que je vis pour moi ou pour Dieu? Est-ce que je recherche ma propre gloire ou celle de Dieu? » Quand Dieu te sauve, ta vie n’a pas un but nouveau, mais tu retrouves la raison pour laquelle tu as été créé. C’est comme si tu errais sur terre avec le souvenir d’un pays lointain qui te manquait. Mais tu as retrouvé ce qui te manquait, sans lequel tu n’étais pas complet. Tu es rentré chez toi.

Je republie ici un article que j’avais écrit pour le magazine TaJeunesse.